Le général major de l’armée, Ahmed Gaïd Salah est mort en début de matinée d’aujourd’hui lundi à Alger.

Le chef d’état-major et vice-ministre algérien de la Défense, le général Ahmed Gaïd Salah, est décédé lundi des suites d’un arrêt cardiaque à l’âge de 80 ans. Le général Gaïd Salah a rendu l’âme à son domicile à Alger, précise un communiqué de la présidence algérienne. Suite à cette annonce, le président algérien Abdelmadjid Tebboun a nommé le général major Saïd Chengriha au poste de chef d’état-major de l’armée par intérim, ajoute la même source. Le président algérien a également décrété trois jours de deuil national.

De Salah à Chengriha, la continuité

L’Algérie, plus grand pays de l’Afrique du Nord, s’enfonce dans sa crise. Le pays aux immenses ressources économiques et humaines vient de décréter, aujourd’hui, trois jours de deuil après le décès du général Ahmed Gaïd Salah, architecte de l’actuelle scène politique algérienne et principal rempart contre la réalisation des revendications populaires qui exigent, depuis plusieurs mois, le départ de tous ceux qui représentent l’ancien régime.

L’homme fort d’Alger, après avoir écarté le président Abdelaziz Bouteflika et après avoir tenu tête au peuple algérien en imposant sa loi et ses élections, Ahmed Gaïd Salah est donc décédé. L’homme qui prend sa place, le général major Saïd Chengriha, était son second et son confident comme le présente les médias algériens. Il aura pour rôle d’assurer la continuité d’un régime qui conduit une puissance économique africaine à la faillite.

Dans un article consacré au défunt, le journal français, « Courrier International » le décrit comme celui qui incarne le système. « Cet homme aux fines lunettes et à la moustache poivre et sel était à la tête de la puissante armée algérienne depuis quinze ans. Incarnant le “système”, il était considéré comme le véritable homme fort du pays : celui qui tirait les ficelles derrière Abdelaziz Bouteflika, déchu en avril dernier après 20 ans à la tête de l’État, et derrière Abdelmadjid Tebboune, le tout nouveau président du pays. Investi il y a seulement quatre jours, cet ancien Premier ministre et ancien ministre d’Abdelaziz Bouteflika était souvent dépeint comme une marionnette aux mains de l’armée », lit-on sur les colonnes du journal français.

Quant à son successeur, Said Chengriha, il vient d’être qualifié par la presse marocaine (pays voisin de l’Algérie) d’hostile au Royaume. « Jamais aucun haut gradé de l’armée algérienne n’était allé si loin dans les déclarations hostiles à l’encontre du Maroc. Les propos commis par le Général de division, Saïd Chengriha, mi-mars 2016, à l’occasion de manœuvres effectuées sous la supervision d’Ahmed Gaid Salah, qui vient de passer l’arme à gauche, dans le Secteur opérationnel Sud-Tindouf, -3è Région militaire dont Chengriha était le Commandant-, étaient à la limite du “casus belli”, et avaient choqué par leur violence inouïe, d’autant que le Maroc avait été qualifié sans autre forme de procès d’«ennemi des Sahraouis et de l’Algérie » ! » lit-on sur le journal électronique le360.

À rappeler que le Général major Saïd Chengriha était le Commandant des forces terrestres depuis le 16 septembre 2018, en remplacement du général major Lahcene Taffer. Il a occupé le poste de la « très sensible » 3ème Région Militaire et il est connu pour « ses qualités de stratège militaire », selon le site spécialisé MENA Défense. « Il a très longtemps travaillé à la sécurisation de la frontière Ouest et a accompagné les changements stratégiques qu’a connu l’ANP à partir de 2010 et le redéploiement vers les frontières Est et Sud », ajoute la même source.