Après un débat à huis clos de près de trois heures d’horloge, les membres du Syndicat autonome de la magistrature (SAM) et du Syndicat libre de la magistrature (SYLIMA) ont décidé de lever le mot d’ordre d’une grève qui aura duré trois mois et dix jours.
“ Un accord partiel a été trouvé entre syndicats et gouvernement, validé par les militants syndicaux, à l’issue d’une assemblée générale, tenue jeudi 1er novembre 2018 “, renseigne le communiqué des syndicalistes. Concrètement, “ 337 agents viendront renforcer les équipes déjà sur place pour sécuriser les juridictions “. Quant au deuxième point de revendication, relatif à l’augmentation des salaires, les magistrats devront encore prendre leur mal en patience.
Les Magistrats du Mali reprendront le chemin du palais de Justice, à partir du lundi 5 novembre 2018. Ils viennent de mettre fin à un mouvement de grève qui a duré plus de trois mois. Cette décision a été prise conjointement par les membres du Syndicat autonome de la magistrature et ceux du Syndicat libre de la magistrature, à l’issue de leur assemblée générale, tenue jeudi dernier.
Leurs revendications tournaient principalement autour de deux axes fondamentaux : renforcer la sécurité dans leurs lieux de travail et augmenter les salaires et indemnités. Concernant le premier axe, le gouvernement a pris la décision de renforcer la sécurisation des lieux de travail via l’augmentation de l’effectif de 337 nouveaux agents. Pour l’augmentation des indemnités et salaires, il va falloir attendre la rencontre avec le chef de l’État Ibrahim Boubacar Keïta, pour aborder la question en profondeur.
Toutefois, la satisfaction d’une telle revendication nécessite des réglages budgétaires un peu complexes. Avant d’en arriver là, plusieurs initiatives ont été prises, de part et d’autres, pour une médiation entre magistrats et autorités gouvernementales, mais les membres du SAM et du SYLIMA avaient toujours opposé une fin de non-recevoir.
Hommes religieux et membres de la société civile ont maintes fois offert leurs médiations, mais les grévistes étaient restés de marbre. Un certain Mohamed N. Fofana avait même initié une marche pacifique solitaire au centre de Bamako, afin d’amener le Premier ministre, Soumeylou Boubèye Maïga à déclencher une action.
Sur la motivation de sa démarche solitaire et insolite, M. Mohamed N.Fofana précise: ” Je voudrais juste me rendre à la Primature pour demander au Premier ministre de tout mettre en œuvre pour avoir une solution immédiate à la grève illimitée des magistrats “, argumente M. Fofana.
Après la levée du mot d’ordre, M. Aliou Badara Nanakassé du SAM a expliqué le pourquoi de cette décision tant attendue : “ Nous avons décidé d’accepter la main tendue par le président de la République “, a-t-il argumenté.
Il se dit que le Président IBK avait promis qu’un effort serait fait concernant la rémunération des magistrats après qu’ils auront repris le travail. Mais, pour le gouvernement, les négociations sur les salaires ne pourraient se faire qu’en début 2019.