Le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, M. Guillaume Soro.

La Régionale Afrique de l’Assemblée parlementaire francophone(APF) se réunit à Praia au Cap-Vert depuis hier. Elle a examiné la question brulante de la crise migratoire qui continue de créer beaucoup de drames dans le Sahara et dans la Méditerranée.

L’APF a décidé de s’investir dans ce débat et de mettre en exergue le respect des droits de l’homme en toutes circonstances.

C’est le président de l’Assemblée nationale du Sénégal, Moustapha Niasse et son collègue Guillaume Soro, Président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire qui ont été choisis pour proposer un texte sur ce sujet.

Réagissant à cette proposition, le président Niasse a rappelé l’histoire des migrations humaines qui se confond avec celle de l’humanité elle-même. L’homme ayant toujours migré pour assurer sa survie.

Il a fait un vibrant plaidoyer pour une approche humaniste et clairvoyante de ce phénomène qui existe depuis la nuit des temps et que la communauté internationale peut résoudre. Si la volonté politique y est et que la lucidité prévale dans l’analyse et l’action concertée entre les États et les grandes organisations internationales qui les regroupent.

La francophonie qui s’est développée grâce, aussi, à la migration a un rôle important à jouer du fait du message humaniste qu’il porte.

Le document qui sera élaboré à Praia sera soumis au sommet prévu à Québec en juillet qui pourrait le valider pour la grande rencontre prévue au Maroc au mois de décembre.

La crise migratoire est multidimensionnelle et doit donc être traitée comme telle. C’est aussi un drame humain qui révolte la conscience au vu des dizaines de milliers de morts dans le Sahara et dans la Méditerranée. Les images chocs vues sur CNN concernant «la vente d’esclaves» avaient suscité un tollé mondial. À juste titre.

Mais, pour résoudre ce problème, il faut l’attaquer à ses racines, en prenant en compte le sous-développement endémique des pays du Sud, la paupérisation, le désespoir des jeunes, les conflits sanglants dans ces pays, le manque de démocratie etc…

La complexité du problème ne doit pas cependant pousser à l’inaction. Au contraire !
C’est le défi que veut relever l’APF qui a une voix forte et qui porte dans le monde entier.

La crise migratoire n’est pas une impasse ; elle est un problème certes difficile mais qu’il faut oser aborder et résoudre. L’APF a eu le mérite de prendre le taureau par les cornes.
Ce thème majeur va marquer la rencontre de Praia.

En effet, le Cap-Vert est un pays de migrants. La majorité de ses citoyens vivent à l’étranger, notamment aux USA, au Portugal, au Sénégal etc…
C’est dire que le lieu est bien indiqué pour soulever le débat.

Pays insulaire, le Cap-Vert est naturellement ouvert et accueillant. Il est fier de recevoir la communauté francophone comme l’a dit hier, dans son allocution de bienvenue son président de la république qui a ouvert les travaux de la Régionale Afrique de l’APF.

Les débats se poursuivent aujourd’hui et demain. Les présidents des Assemblées Nationales de Guinée-Bissau, du Maroc, du Sénégal et de Côte-d’Ivoire sont sur place. Les autres pays sont représentés par des personnalités éminentes à la tête de fortes délégations. Plus de 50 pays sont représentés à Praia.