Le Soudan se prépare à l’annonce de la composition du nouveau gouvernement. Ce dernier est appelé à redresser une économie exsangue et à mettre fin aux conflits internes, après des mois d’une contestation inédite qui a fait tomber le président Omar El-Béchir.
Investi le 21 août, le Premier ministre Abdallah Hamdok doit nommer les membres de son cabinet, parmi les noms proposés par les Forces pour la liberté et le changement (FLC), fer de lance du mouvement de contestation.
Hamdok annonce avoir 49 propositions pour 14 ministères. Il a ajouté qu’il s’attacherait à « une représentation juste des femmes ». Selon un calendrier convenu entre les parties à l’accord historique signé le 17 août sur la transition au Soudan après trois décennies de pouvoir militaire, la composition du gouvernement doit être annoncée mercredi.
Celle-ci interviendra une semaine après l’intronisation du Conseil souverain, une instance à majorité civile et dirigée par un militaire qui doit mener pendant un peu plus de trois ans cette transition vers un pouvoir civil.
Samedi, le Premier ministre soudanais a dit qu’il choisirait des technocrates en fonction de leurs « compétences ». Le gouvernement doit être composé au maximum de 20 membres, choisis par Hamdok à l’exception des ministres de l’Intérieur et de la Défense, qui seront nommés par les militaires siégeant au Conseil souverain. La première réunion gouvernement-Conseil est prévue le 1er septembre.
Conclu par les FLC et le Conseil militaire qui avait succédé à El-Béchir, destitué et arrêté par l’armée le 11 avril, cet accord trace les grandes lignes de la transition et mentionne la nécessité de faire la paix avec les rebelles dans les six mois.
L’autre défi du gouvernement sera de relever l’économie qui s’est écroulée après la sécession du Sud en 2011, le Soudan ayant été privé des trois quarts de ses réserves de pétrole. Deux décennies de sanctions américaines pour violations des droits humains, levées en 2017, ont aggravé la situation et le pays fait face à une inflation galopante, des pénuries chroniques de biens de première nécessité et un manque criant de devises étrangères.
La détresse économique des Soudanais a été la cause principale du déclenchement des manifestations en décembre 2018, après la décision du gouvernement de tripler le prix du pain.