L’ancien ministre des Finances du Mozambique, Manuel Chang, a été arrêté en Afrique du Sud.

L’ancien ministre mozambicain des Finances Manuel Chang, a été arrêté en Afrique du Sud en vue de son extradition vers les États-Unis. L’ancien ministre aurait approuvé des prêts secrets ayant plongé son pays dans une crise financière.

La police sud-africaine n’a pas donné davantage de précisions mais selon les médias du Mozambique, Manuel Chang a été interpellé à l’aéroport alors qu’il était en transit pour Dubaï.

L’ex-ministre, âgé de 63 ans, a été arrêté samedi pour être extradé vers États-Unis et devait comparaître lundi devant le tribunal de Kempton Park, près de l’aéroport international Tambo de Johannesburg, rapporte l’AFP en citant un porte-parole de la police nationale, Vishnu Naidoo.

Une source diplomatique mozambicaine en Afrique du Sud a déclaré à l’AFP que M. Chang a brièvement comparu lundi devant le tribunal et que l’audience reprendrait le 8 janvier à Pretoria.

Selon un document daté du 27 décembre demandant à la police sud-africaine de l’arrêter en vue d’une éventuelle extradition vers les États-Unis, l’ancien ministre est recherché pour conspiration à des fins d’« escroquerie en ligne, fraude aux assurances et blanchiment d’argent ».

L’accusé était ministre des Finances entre 2005 et 2015, sous la présidence d’Armando Guebuza. C’est vers la fin de ce mandat que des prêts d’un montant de deux milliards de dollars (environ 1,75 milliard d’euros) avaient été secrètement négociés et signés. Cette dette cachée avait précipité le Mozambique dans sa pire crise financière depuis son accession à l’indépendance en 1975, selon les médias.

Fin 2017, la dette avait atteint 112% du produit intérieur brut (PIB), contraignant le pays à suspendre ses remboursements et provoquant la méfiance des investisseurs.

Des donateurs, dont le Fonds Monétaire International (FMI) et la Banque Mondiale, ont suspendu leur aide au Mozambique après que le gouvernement eut reconnu avoir secrètement emprunté les deux milliards de dollars pour financer un plan de sauvegarde du littoral.