Le Parlement égyptien a approuvé mardi un amendement à la Constitution prolongeant de 4 à 6 ans le mandat du président et lui permettant d’en briguer un troisième.
Le Parlement égyptien a approuvé mardi un amendement à la constitution permettant au président Abdel Fattah Al-Sissi, élu en 2014, de rester au pouvoir jusqu’en 2030. Le texte a été approuvé par une majorité des 596 députés a appris AC.
Plus en détails, les médias officiels du pays ont affirmé que « le mandat actuel du président doit se terminer au bout de six ans ». Le président « peut être réélu pour un autre mandat » de six ans, précise le nouvel amendement. Le nouvel article 140 permet ainsi de faire passer le deuxième mandat de M. Al-Sissi de quatre à six ans, portant ainsi son terme à 2024. Le chef de l’État pourrait en outre se représenter en 2024 à un troisième mandat de six ans.
Le vote du Parlement doit encore être suivi d’un référendum, qui devrait être organisé dans les prochains jours. La campagne pour cette consultation a déjà commencé avec de nombreuses banderoles déployées dans les rues du Caire depuis plusieurs jours. Outre la durée du mandat présidentiel, la révision constitutionnelle, à travers d’autres amendements, doit aussi accroître le contrôle du pouvoir judiciaire par l’exécutif et institutionnaliser le rôle politique de l’armée, pilier du régime.
Plusieurs voix se sont élevées pour s’opposer à ces amendements en Égypte. Toutefois, cette opposition à la révision constitutionnelle reste presque exclusivement cantonnée aux réseaux sociaux. L’écrasante majorité des médias, en particulier la télévision, relaye le discours des soutiens du président Al-Sissi, diabolisant les voix critiques, qui vivent généralement en exil.