Le nouveau Premier ministre guinéen, Ibrahima Kassory Fofana, a formé son gouvernement, sans changement majeur par rapport à celui de son prédécesseur Mamadi Youla, selon un décret lu dans la nuit de samedi à dimanche sur les médias d’État.
Le gouvernement d’Ibrahima Kassory Fofana, membre de l’équipe sortante et directeur de campagne du président Alpha Condé lors de sa réélection en 2015 à la tête de ce pays d’Afrique de l’Ouest, comprend 33 ministres, selon le texte.
Les ministres de la Défense, des Affaires étrangères, de la Justice, et de l’Administration du territoire restent en place. En revanche le portefeuille de l’Économie est confié à Mamadi Camara, précédemment ambassadeur en Afrique du Sud. Deux dirigeants de deux petites formations d’opposition entrent au gouvernement, respectivement Aboubacar Sylla aux Transports et Mamadou Mouctar Diallo à la Jeunesse et l’Emploi des jeunes.
Lors de la passation de pouvoirs le 24 mai, Ibrahima Kassory Fofana Fofana a souligné qu’il prenait ses fonctions « dans un contexte de rapports difficiles avec certains partenaires sociaux et politiques ».
« Le dialogue social sera au centre des préoccupations de mon gouvernement dans le but de garantir la paix sociale et l’ordre public indispensables à tout développement », a-t-il assuré, soulignant les risques au regard des échéances électorales en perspective.
Un scrutin législatif est prévu en septembre, alors que l’opposition conteste toujours les résultats des élections locales du 4 février, officiellement remportées par le parti au pouvoir.
« On jugera le Premier ministre Kassory Fofana aux actes », a déclaré le chef de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, après sa nomination en début de semaine. « Est-ce que sa mission sera de renforcer les mauvaises pratiques, à savoir la corruption, l’impunité, l’injustice, encourager les fraudes électorales, en suivant la ligne jusque-là du pouvoir d’Alpha Condé ? », s’est interrogé Cellou Dalein Diallo, ancien Premier ministre.
Quelles que soient ses intentions, « le pouvoir est à Sékhoutouréya (le palais présidentiel, NDLR) et Alpha Condé ne changera pas. Je ne le vois pas déléguer une partie de son pouvoir à quelqu’un qui va à l’encontre des sa volonté », a ajouté le chef de l’opposition.
Mamadi Youla avait présenté le 17 mai sa démission et celle de son gouvernement, plus de deux mois après la promesse du président guinéen de grand remaniement ministériel après une série de grèves et de manifestations, souvent meurtrières.