Le président guinéen Alpha Condé a confirmé mercredi l’éviction de l’ancien président de la Cour constitutionnelle, Kéléfa Sall. Le président a annoncé en effet son remplacement par Mohamed Lamine Bangoura, jusqu’ici vice-président de cette institution.
C’est début septembre dernier que le président guinéen a démis de ses fonctions le président de la Cour constitutionnelle. En cause, Kéléfa Sall avait « perdu toute légitimité », avait estimé Alpha Condé. Les huit autres magistrats de la Cour avaient élu Lamine Bangoura pour lui succéder le 28 septembre.
L’accession à la présidence de la plus haute juridiction du pays de Lamine Bangoura a été confirmée par un décret du chef de l’État lu mercredi soir sur les médias d’État, a constaté un correspondant de l’AFP.
L’opposition et des représentants de la société civile, dont l’association “Balai citoyen”, accusent Alpha Condé de « manoeuvres politiques » pour faciliter une modification de la Constitution à deux ans de la présidentielle. Et ce, alors qu’aucune date n’a encore été fixée pour des législatives prévues en principe en septembre ou octobre.
Plusieurs manifestations de soutien au désormais ex-président de la Cour constitutionnelle ont été organisées ces dernières semaines à Conakry, dont une a été dispersée sans ménagement par les forces de l’ordre.
Ancien opposant historique, Alpha Condé est le premier président démocratiquement élu de cette ex-colonie française d’Afrique de l’Ouest, régie jusqu’alors par des pouvoirs autoritaires, voire dictatoriaux, qui a fêté mardi les 60 ans de son indépendance.
Malgré la richesse de son sous-sol, plus de la moitié de la population de Guinée vit sous le seuil de pauvreté, avec moins d’un euro par jour, selon l’ONU.