Le président Ali Bongo a démis Brice Laccruche Alihanga, de ses fonctions.

On avait rappelé, dans ces colonnes, le proverbe : « tant va la cruche à l’eau qu’à la fin, elle se casse ». Manifestement le désormais ex-directeur de cabinet d’Ali Bongo n’avait pas retenu les leçons pleines de bon sens des proverbes. Il devrait s’en mordre les doigts, après son limogeage survenu hier.


Certes, il reste membre du gouvernement, mais il est déchu de son piédestal. La sanction est tombée, sans surprise, tellement l’homme multipliait les actes d’autoritarisme et « coupait des têtes à tout va ».

Son dernier fait d’armes, le limogeage du frère du président, Frederic Bongo a été la dérive de trop. En vérité la chute de Laccruche s’explique aussi par une reprise en main de Ali Bongo qui se porte mieux, comme la multiplication de ses sorties publiques semblent le montrer.

Laccruche qui se croyait en territoire conquis vient de tomber de très haut et, tout laisse croire que son « atterrissage » dans le gouvernement pourrait être de courte durée. Sauf s’il réussissait à retourner la situation en sa faveur.

Cela ne peut être totalement exclu car l’homme aurait des atouts solides, même si sa chute est la preuve que sa situation était aussi très précaire. Dans la Rome antique on disait que « la Roche Tarpéienne est proche du Capitole ». Laccruche vient de l’apprendre à ses dépens et ne devrait s’en prendre qu’à lui-même.

Même sous les effets de la drogue du pouvoir, dans un pays où le président était « temporairement indisponible », il ne pouvait ignorer sa « propre situation sociologique ». Il aurait dû lire l’excellent livre de Antoine Glaser : « Arrogant comme un français en Afrique ». Il aurait, peut-être tempéré ses ardeurs, en comprenant que le calendrier affiche 2019, bientôt 60 ans que le Gabon est indépendant.

Toutefois la chute de Laccruche ne suffit pas à résoudre l’équation politique gabonaise avec un président affaibli, mal élu et qui n’arrive toujours pas à renouer le dialogue avec l’opposition.

La rigidité de Ali Bongo et le fait qu’il ne comprend toujours pas que la donne a changé, sont des paramètres à prendre en compte. La situation globale du pays est précaire sur le plan politique. Avec ou sans Laccruche à la manœuvre.