Les « préoccupations » de l’ONU sur le sort d’une centaine de ressortissants de pays arabe, portés disparus après avoir été conduits vers la frontière du Niger par les autorités algériennes, ne semblent pas plaire à Alger. Le ministre algérien de l’Intérieur a évoqué une question de sécurité nationale.
« Sécurité nationale »
« Aucune partie, quel que soit son statut, ne peut interférer dans la mise en œuvre d’une décision de justice », c’est ce qu’a déclaré le directeur chargé de la migration au sein du ministère algérien de l’Intérieur, Hacene Kacimi, à la presse ce vendredi. Le responsable a affirmé que « les décisions prises par les pouvoirs publics au sujet des migrants arabes l’ont été en exécution de décisions de justice ».
Les autorités algériennes ont affirmé avoir des soupçons sur des liens présumés entre ces personnes et des groupes terroristes. Des soupçons qui n’ont pas empêché l’Organisation des Nations Unies d’exprimer son préoccupation quant au sort de ces personnes désormais portées disparues après leur conduite aux frontières entre le Niger et l’Algérie par les autorités d’Alger. En effet, le Haut-commissariat pour les réfugiés de l’ONU (HCR) s’est dit préoccupé, jeudi, par la sécurité des personnes vulnérables originaires de Syrie, du Yémen et de Palestine qui seraient bloquées à la frontière avec le Niger.
120 personnes aux frontières.
Selon les informations fournies par le HCR, le groupe conduit à la frontière par les autorités algériennes avec le Niger est composé d’environ 120 Syriens, Palestiniens et Yéménites qui avaient été détenus au centre de Tamanrasset dans le sud de l’Algérie, avant d’être conduits vers une zone proche du poste-frontière de Aïn Guezzam, le 26 décembre.
Certaines de ces personnes sont connues du HCR comme étant des réfugiés enregistrés qui ont fui la guerre et les persécutions ou qui ont signalé avoir tenté d’obtenir une protection internationale en Algérie soulignait un communiqué de l’Agence Onusienne. Un communiqué qui a valu de vives critiques à l’Agence de la part d’Alger. En effet, M. Kacimi a accusé le HCR d’enregistrer « de manière irrégulière des demandes de reconnaissance de la qualité de réfugié ».