Le président soudanais Omar Al-Bachir a limogé l’intégralité du gouvernement soudanais. En cause, la « situation économique qui doit être résolue ». Al-Bachir a nommé un nouveau Premier ministre, chargé de former un gouvernement resserré.
La décision d’Omar Al-Bachir de congédier l’ensemble des 31 membres du gouvernement a été approuvée par les dirigeants du Parti du Congrès National (NCP) au pouvoir, lors d’une réunion nocturne. Moutaz Mousa Abdallah, qui était le ministre de l’Irrigation dans le cabinet sortant, a été nommé Premier ministre. Mais la date à laquelle le nouveau Premier ministre va prêter serment est encore inconnue.
Le président soudanais a décidé d’avoir un gouvernement plus restreint de 21 membres. Le cabinet sortant était composé de 31 ministres dirigés par le Premier ministre Bakri Hassan Saleh. Ce dernier continuera à être le premier vice-président.
Selon les observateurs, la situation économique du Soudan ne cesse de se détériorer en dépit de la levée, en octobre 2017, des sanctions imposées depuis 20 ans par Washington. Le pays fait face à une inflation de plus de 65%. La livre soudanaise a plongé face au dollar américain et le coût des denrées alimentaires et d’autres produits a plus que doublé au cours de l’année écoulée.
Rappelons qu’en août, le NCP a désigné Omar Al-Bachir candidat à la présidentielle de 2020 pour un troisième mandat, malgré les restrictions stipulées dans la Constitution, qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels de cinq ans. Le président soudanais a pris le pouvoir en 1989 après avoir chassé par un coup d’État Sadek al-Mahdi, le dernier Premier ministre démocratiquement élu du Soudan.
Il est la cible de mandats d’arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) pour génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre au Darfour (ouest).