La lutte politique féroce entre les deux ex-alliés Ajavon « roi du poulet » et Talon, actuel président, prend une nouvelle tournure avec la condamnation à 20 ans de prison du premier « pour trafic de drogue ».
Ajavon ne s’est pas présenté au procès, préférant rester en France. Un mandat d’arrêt international a été lancé contre lui.
Le curieux est que cette « affaire de drogue » avait été déjà jugée et Ajavon avait été…blanchi. C’est donc un rebondissement spectaculaire qui ne peut pas ne pas être considéré dans le contexte de la lutte, de plus en plus brutale, entre Ajavon et Talon.
Pourtant, sans le soutien de Ajavon, arrivé troisième lors de l’élection présidentielle, Talon n’aurait certainement pas été élu. Mais ça c’est le passé et depuis le pacte entre les deux politiciens, hommes d’affaires milliardaires, a volé en éclat.
Les intérêts économiques de l’un et de l’autre sont opposés et, il se trouve que c’est Talon qui tient les leviers du pouvoir. Peut-il cependant imposer ses desiderata à la justice ?
Il est difficile de croire qu’il puisse mettre les magistrats béninois réputés pour leur compétence et leur intégrité, au pas. Toutefois, avec les moyens du pouvoir d’État, on peut toujours fouiller dans les affaires des uns et des autres et trouver des cafards.
Ajavon sait tout cela et n’a plus aucune autre option que de se battre contre Talon qui, depuis son arrivée à la tête de l’État, élargit le cercle de ses ennemis politiques. Il est certes chef de l’État mais la coalition des oppositions contre lui se renforce chaque jour davantage.
Il semble filer du mauvais coton, lui le roi dans ce domaine.