Les affrontements entre l’armée et des manifestants sur l’île d’Anjouan continuent.

L’Union africaine (UA) a appelé à la retenue et à la « reprise du dialogue inter-comorien » après les affrontements qui ont opposé l’armée de l’archipel et des opposants au régime du président Azali Assoumani dans l’île d’Anjouan.

Les forces de l’ordre comoriennes sont intervenues lundi matin en ouvrant le feu dans la capitale de l’île d’Anjouan, Mutsamudu. Et ce, pour démanteler des barricades érigées dans plusieurs rues et aux portes de la ville.

L’Union africaine a dit suivre « avec préoccupation » les développements en cours dans l’île autonome d’Anjouan. L’UA « déplore la suspension, depuis le 2 octobre 2018, du dialogue inter-comorien » et « souligne, encore une fois, la nécessité et l’urgence de mesures d’apaisement de nature à faciliter le règlement de la crise », ajoute l’UA.

Sur fond de vives tensions politiques depuis des mois, des incidents ont éclaté lundi lorsque des protestataires ont érigé des barrages dans plusieurs rues et autour de Mutsamudu, la capitale de l’île, considérée comme un fief de l’opposition à Anjouan. Des affrontements à l’arme automatique ont fait au moins un mort et plusieurs blessés.

En juillet, le chef de l’État a vu ses pouvoirs renforcés lors d’un référendum aux allures de plébiscite (92,74% de oui) boycotté par l’opposition. Ce changement autorise Azali Assoumani, un ancien putschiste élu en 2016, à accomplir deux mandats successifs au lieu d’un.

Il a annoncé son intention d’organiser un scrutin présidentiel anticipé l’an prochain, qui lui permettrait de remettre les compteurs électoraux à zéro et de régner sur l’archipel, en cas de victoire, jusqu’en 2029. Ses adversaires dénoncent depuis des mois sa dérive autoritaire.