Décidément les avocats du maire de Dakar ne cessent de faire des mauvais choix dans leur travail, à savoir défendre les intérêts bien compris de Khalifa Sall.
Dernière trouvaille : boycotter la fin du procès en appel après la décision du juge de joindre au fond leur demande « d’exceptions de nullité ».
Après le tintamarre sur la décision de la cour de justice de la CEDEAO qui a fait pschiit et le recours introduit, par eux au niveau de la cour suprême ; ils optent pour un retrait pur et simple.
Ils laissent ainsi leur client au milieu du gué et, en toute logique, ne devraient plus s’occuper du recours à la cour suprême. Comme, en cas de condamnation, ils ne devraient plus saisir la cour de cassation.
La logique du boycott tardif est un aveu d’échec, celui d’une stratégie de défense mal pensée depuis le début, qui a privilégié une « posture de politisation » incohérente et totalement inefficace.
Les effets de manche, les outrances voire les outrages n’y ont rien fait, la démarche ne pouvait pas prospérer car les faits sont avérés : Khalifa Sall et ses complices ont fait établir des fausses factures et déclaré avoir acheté du riz et du mil avec l’argent récupéré (pour un total de 1 milliard 800 millions de FCFA). Le problème est que si l’argent a été bien encaissé par Khalifa Sall lui-même (30 millions de FCFA par mois) qui l’a avoué ; personne n’a vu un seul sac de riz ou de mil dans les entrepôts de la mairie de Dakar.
Face à ce casse-tête, les avocats ont cherché, en vain, une échappatoire et, ont fini par se rendre à l’évidence : les preuves contre leur client sont incontestables. Dans ce cas de figure, plaider pour une application bienveillante de la loi serait la meilleure option. Déposer une caution en cash aurait, pour ainsi dire, renforcer la plaidoirie.
Malheureusement pour Khalifa Sall, le choix de la politisation d’une affaire relevant du tribunal correctionnel ne pouvait que déboucher sur une impasse.
Aujourd’hui les dégâts sont considérables et c’est lui le grand perdant dans cette affaire.
Quoiqu’il décide maintenant, le mal est déjà fait et aucun coup de théâtre, aucun rebondissement orchestré ne pourront changer la donne. Car on ne peut ni nier l’évidence ni la changer.
Au final, le procès du maire de Dakar aura été un rendez-vous manqué car les avocats de la défense n’ont pas été à la hauteur. Leurs dérives ont fait le buzz et retarder une échéance inéluctable.
En première instance Khalifa Sall avait écopé de 5 ans de prison ferme, avec la confiscation d’un cinquième de ses biens.