Le président Faustin Archange Touadéra a paraphé l’accord de paix à Khartoum.

Un accord de paix entre le pouvoir et 14 groupes armés a été paraphé mardi à Khartoum. Ces groupes armés contrôlent 80% du territoire de la Centrafrique. Cet accord relance les espoirs de paix dans ce pays pauvre meurtri par des années de conflit.

L’accord a été paraphé au nom du gouvernement centrafricain par le président Faustin Archange Touadéra, venu spécialement dans la capitale soudanaise. Le président soudanais Omar El-Béchir, dont le pays a accueilli les négociations, était présent à la cérémonie, ainsi que le président de la Commission de l’UA, le Tchadien Moussa Faki Mahamat.

Il s’agit du huitième accord de paix depuis 2012. Samedi dernier, cet accord avait été obtenu après une dizaine de jours de négociations à Khartoum sous l’égide de l’Union africaine (UA). Son contenu restait toujours inconnu mardi, le texte n’ayant pas été distribué aux journalistes présents à la cérémonie de paraphe, écrit l’AFP. Il ne sera rendu public qu’après la signature proprement dite, prévue à Bangui mercredi matin, selon les autorités centrafricaines.

Après avoir paraphé le texte appelé « accord de Khartoum », les représentants des 14 groupes armés, pour la plupart issus de l’ex-rébellion musulmane Séléka ou des milices antibalaka (antimachettes, qui affirment défendre les chrétiens), ont serré la main à Touadéra et El-Béchir, devant plusieurs ambassadeurs et diplomates étrangers.

Parlant au nom des groupes armés, Herbert Gontran Djono Ahaba, également ministre de l’Énergie, a estimé que « les difficultés commencent maintenant avec l’application de l’accord crucial pour la paix ».

Pour rappel, les négociations de Khartoum ont été lancées le 24 janvier et ont rassemblé les principaux chefs des groupes armés et une importante délégation gouvernementale.

En Centrafrique, pays de 4,5 millions d’habitants en guerre depuis fin 2012, pas moins de sept accords de paix ont déjà été signés depuis, sans qu’aucun n’aboutisse au retour de la stabilité.

Les pourparlers de Khartoum ont à un moment donné été suspendus à cause de désaccords, en particulier sur la question de l’amnistie des responsables de crimes et d’exactions, réclamée par les groupes armés.