L’ONU s’impatiente face aux retards pris dans l’accord de paix au Mali.

Les retards pris dans l’application de l’accord de paix de 2015 passent mal à l’ONU. Les membres du Conseil de sécurité sont « de plus en plus impatients » à l’égard des parties maliennes face à ces retards accumulés.

S’ils « saluent » la mobilisation du Premier ministre en faveur de l’application de cet accord, les membres du Conseil de sécurité « appellent toutes les parties maliennes à unir leurs efforts après la réélection du président Ibrahim Boubacar Keïta et à travailler ensemble à la promotion d’une paix durable et des droits de l’Homme », indique le CS dans une déclaration unanime adoptée à l’issue d’une réunion sur le Mali.

Les membres du Conseil « exhortent le gouvernement du Mali et les groupes armés de la Plateforme et Coordination à prendre des mesures immédiates et concrètes pour mettre en œuvre de manière effective les dispositions clés restantes de l’Accord » non appliquées, affirme la déclaration.

Le désarmement et la décentralisation figurent parmi les dispositions non encore pleinement appliquées. Le texte rappelle les premières sanctions de l’ONU prises en décembre contre trois individus faisant obstacle à l’accord de paix, mais ne va pas jusqu’à menacer d’en prendre de nouvelles si l’échéance fixée par l’ONU à mars pour l’application pleine de l’accord de paix n’est pas respectée. Les membres du Conseil « sont de plus en plus préoccupés par la détérioration continue de la situation sécuritaire dans le centre du Mali », lit-on dans le texte de la déclaration, repris par l’AFP.

En l’absence de progrès significatifs, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres sera amené à « proposer des options pour une adaptation importante de la (force de paix de l’ONU) Minusma à l’expiration de son mandat » fin juin, rappelle la déclaration du Conseil.

Malgré la Minusma, une forte présence militaire française et la création de la force militaire régionale G5-Sahel, les violences terroristes persistent au Mali et se sont même propagées vers le centre et le sud du pays, ainsi qu’au Burkina Faso et au Niger voisins, se mêlant souvent à des conflits intercommunautaires.