Le Général Khalifa Haftar, Aguila Saleh Issa et le Premier ministre libyen Fayez al-Sarraj.

Les quatre principaux protagonistes de la crise libyenne se sont engagés, hier, à Paris à organiser des élections le 10 décembre pour sortir leur pays du chaos.

C’était l’un des objectifs affichés de la rencontre, qui a rassemblé mardi 29 mai les principaux acteurs de la crise en Libye : parvenir à un accord débouchant sur l’organisation d’élections avant 2019.

Le maréchal Khalifa Haftar, le Premier ministre Fayez al-Sarraj, le président du Parlement Aguila Salah, et le président du Haut Conseil d’État Khaled Al-Mishri se sont entendus pour organiser les élections législatives et présidentielles le 10 décembre 2018.

Scrutins le 10 décembre

Les différentes parties se sont entendues pour faire de l’adoption d’une base constitutionnelle, un préalable à l’organisation du scrutin. « L’adoption d’une Constitution constituera une étape essentielle pour la souveraineté de la nation libyenne », insistent les signataires de l’accord, qui s’engagent à apporter leur soutien au représentant spécial des Nations unies dans ses consultations auprès des autorités libyennes portant sur une proposition et sur le calendrier de son adoption.

Le texte final pose également l’engagement des acteurs à adopter les lois nécessaires d’ici le 16 septembre 2018 ainsi qu’à tenir les élections parlementaires et présidentielles le 10 décembre 2018.

Un engagement qui vise à rendre effectif l’accord sur l’organisation d’élections législatives ainsi que présidentielles dans les conditions arrêtées par le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies, en concertation avec le gouvernement d’entente nationale, la Chambre des députés, le Haut Conseil d’État et la Haute commission électorale nationale.

19 pays, quatre institutions internationales

La déclaration politique a été lue en arabe, et approuvée ensuite oralement par les quatre représentants libyens présents (Khalifa Haftar, Fayez al-Sarraj, Aguila Salah et Khaled Al-Mishri). Le président français s’est félicité d’une rencontre historique, considérant qu’elle constitue une étape clé pour la réconciliation et que l’initiative est accompagnée par l’ensemble de la communauté internationale.

Le texte se montre également ferme à l’encontre de ceux qui feraient obstruction au processus engagé, qui devront ainsi rendre des comptes. Mais aucune sanction envisagée n’a été précisée face à une telle éventualité.

Au total, 19 pays (dont la Tunisie, le Maroc, l’Algérie et les pays du Golfe) et quatre institutions internationales étaient représentés à cette réunion : l’ONU, la Ligue arabe, l’Union africaine, via le président du Congo-Brazzaville, Denis Sassou Nguesso, en charge du dossier libyen, et l’Union européenne. Mahamadou Issoufou, président du Niger, et Idriss Déby Itno, président du Tchad, étaient également présents.