La justice Sud-Coréenne ne badine pas avec la corruption. L’ancienne présidente, Park Geun-hye vient d’écoper de 24 ans de prison dans une décision historique de la justice de ce pays. Retransmise en direct à la télévision Coréenne, la lecture du verdict a constitué l’aboutissement d’un processus de destitution initié par l’action de la rue à l’automne 2016.
La première femme élue présidente dans l’histoire de la Corée du Sud, Park Geun-hye, vient d’écoper de 24 ans de prison pour corruption. Destituée et arrêtée en mars 2017 pour son implication dans le retentissant scandale de corruption qui avait précipité sa disgrâce, l’ancienne présidente avait fait l’objet de plusieurs accusations ayant propulsées au grand jour les accointances troubles entre le pouvoir politique et les grands conglomérats familiaux.
16 chefs d’inculpation
Coupable. C’est le verdict rendu ce vendredi par le tribunal de Séoul à l’encontre de l’ancienne présidente Sud-Coréenne, Park Geun-hye. « L’accusée a abusé du pouvoir que lui avait confié le peuple, qui est le véritable souverain de ce pays, pour semer le chaos dans l’administration nationale », c’est ce qu’a déclaré le juge en condamnant l’ancienne responsable à 24 ans de prison et une amende de 18 milliards de Wons.
Reconnue coupable de 16 des 18 chefs d’inculpation pour lesquels elle se trouvait devant la justice. Elle a été jugée coupable d’abus de pouvoir pour avoir accepté des pots-de-vin de la part de plusieurs entreprises sud-coréennes et dressé une liste noire pour empêcher l’attribution de subventions à des artistes qu’elle jugeait hostiles à son gouvernement. Les magistrats l’ont également jugé coupable de divulgation de secrets d’État à sa confidente Choi Soon-sil qui a écopé à son tour de vingt ans d’emprisonnement.
Des dizaines de milliards de Wons en jeu.
Selon les médias locaux, les deux femmes avaient contraint les grands groupes sud-coréens à leur verser en échange de faveurs politiques des dizaines de milliards de wons. Selon plusieurs sources, les sommes perçues par l’ex-présidente et sa complice sont estimées à plus de 23 milliards de wons soit 17 millions d’euros.
L’ex-présidente de 66 ans, fille aînée du dictateur militaire Park Chung-Hee, avait boycotté à plusieurs reprises les audiences de son procès. Annonçant sa volonté de ne pas assister à la séance du verdict, l’ancienne présidente « en dépit de tous ces crimes, l’accusée a nié toutes les accusations portées contre elle, ne montrant aucun remord et affichant une attitude incompréhensible en renvoyant la faute sur Mme Choi et d’autres responsables » a souligné le juge au moment de la lecture du verdict.
Pour rappel, c’est la première fois qu’un verdict intégral est prononcé en direct à la télévision en Corée du Sud. La retransmission qui a duré plus de deux heures a été fortement suivie par les Sud-Coréen grâce à des écrans géants installés partout dans le pays.