C’est officiel. Ce sont 22 candidats qui se sont enregistrés pour les élections présidentielles algériennes, prévues le 12 décembre prochain. Les candidats sont d’anciens ministres du président sortant Abdelaziz Bouteflika, ou illustres inconnus. Les Algériens, toujours mobilisés dans la rue chaque vendredi, rejette cette élection, car organisée par ce qu’on appelle « le système ».
Parmi les candidats figure notamment l’ancien Premier ministre d’Abdelaziz Bouteflika, Abdelmadjid Tebboune, qui a déposé samedi, son dossier de candidature à la présidentielle. Tebboune avait été limogé de son poste au bout de trois mois seulement en août 2017, sur fond de luttes de clans dans l’entourage de Bouteflika.
Une douzaine d’heures avant l’expiration du délai, Tebboune est le 4ème candidat enregistré auprès de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE). Cette institution récemment créée, est censée garantir la sincérité d’un scrutin massivement rejeté par le « Hirak », le mouvement inédit de contestation du régime né le 22 février.
Dans la matinée, le président du microscopique Rassemblement algérien (RA), Ali Zeghboub l’avait précédé. Les deux autres candidats sont Azzedine Mihoubi et Abdelkader Bengrina.
Mihoubi est le candidat du Rassemblement national démocratique (RND) -pilier de la coalition ayant soutenu Abdelaziz Bouteflika durant ses 20 ans de présidence- à la tête duquel il a succédé au très impopulaire ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia, actuellement incarcéré.
Bengrina est le candidat d’El-Bina, petit parti membre d’une coalition islamiste, dont l’un des députés a été élu en septembre à la présidence de l’Assemblée nationale, grâce aux voix du RND et du Front de libération nationale (FLN) de M. Bouteflika, détenteurs de la majorité absolue.
Âgé de 73 ans, Abdelmadjid Tebboune est un pur produit du sérail, selon l’AFP. Haut fonctionnaire dans les années 1970, il a été plusieurs fois wali (préfet) dans les années 1980, avant de devenir ministre au début des années 1990. L’ex-président Bouteflika en avait fait son ministre de la Communication à son arrivée au pouvoir en 1999, avant de lui confier d’autres portefeuilles jusqu’en 2002.
Il l’avait rappelé au gouvernement en 2012, avant de lui en confier la tête en mai 2017. Tebboune avait été limogé au bout de trois mois et remplacé par Ouyahia, après avoir engagé un bras de fer contre certains hommes d’affaires, attributaires de gigantesques marchés publics, proches de Saïd Bouteflika, tout puissant frère du président. Arrêté un mois après la démission de son frère, Saïd Bouteflika a été condamné fin septembre à 15 ans de prison pour complot contre l’État et l’armée.