Ministre des Collectivités territoriales, du développement et de l’aménagement des territoires et Porte-parole du gouvernement sénégalais, Oumar Guèye

Le Porte-parole du gouvernement sénégalais est largement revenu, hier jeudi, sur la décision rendue par la Cour de justice de la Cedeao la veille, demandant au Sénégal de supprimer la loi sur le parrainage, adoptée en 2018, dans un délai de 6 mois. Oumar Guèye a rappelé qu’un tel dispositif n’est pas une exclusivité sénégalaise, précisant que tous les systèmes démocratiques au monde ont leur système de filtre. Il a aussi souligné que cette loi est tout à fait conforme à la Constitution et à la législation sénégalaise.

« Ce parrainage a été évoqué lors du dialogue politique et a aussi fait l’objet d’une Loi à l’Assemblée nationale. Du point de vue de la légalité, le système du parrainage est plus que légal par rapport à notre Constitution et notre législation », a déclaré, hier jeudi, le Porte-parole du gouvernement, Oumar Guèye, par ailleurs, ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des Territoires.

Il s’exprimait lors de la conférence de presse bimensuelle du gouvernement en présence des ministres Moussa Baldé, (Agriculture et équipement rural) et Samba Ndiobène Kâ,(Développement Communautaire, l’Equité sociale et territoriale).

La Cour de justice de la CEDEAO, statuant sur un recours introduit par l’Union sociale libérale de Me Abdoulaye Tine, a déclaré cette loi contraire « au principe de la libre participation aux élections », et demandé au Sénégal de la supprimer dans les « six prochains mois ».

Toutefois, a rappelé Oumar Guèye, « tous les systèmes démocratiques au monde, ont leur système de filtre », soulignant que « de par son vécu, notre démocratie se consolide avec le président Macky Sall ».

En effet, le Porte-parole du gouvernement a précisé que certains pays ont misé sur le système des grands électeurs pour choisir leurs élus ou leurs dirigeants, alors que dans d’autres, il faut recueillir les signatures des députés ou des maires pour faire acte de candidature à une élection. S’agissant du Sénégal, a-t-il fait remarquer, « c’est le parrainage citoyen » qui a été mis en place « pour ne pas exclure les citoyens qui sont en mesure de voter et donner leur point de vue ».

« Ce sont 52.000 parrainages répartis au moins dans la moitié des régions (7 sur 14) », a-t-il encore indiqué, ajoutant que « s’il n’y avait pas de parrainage, on aurait eu affaire, d’après nos estimations, à 139 candidatures pour un vote en une seule journée », concernant l’élection présidentielle de février 2019.

Oumar Guèye a tenu également à rappeler que « le Sénégal est un pays de démocratie éprouvée », où, « on vote depuis plus d’un siècle ».

Il a précisé que « le gouvernement n’a aucun problème par rapport à cette question-là, par rapport à ce que la Cedao a dit ou pas », informant que le ministre de l’Intérieur, Antoine Félix Abdoulaye Diome, reviendra plus largement sur cette question dans les prochains jours ».

La loi sur le parrainage exige aux candidats à une élection de recueillir au minimum 0, 8 % et 1 % au maximum de signatures des électeurs inscrits sur le fichier électoral au moins dans sept régions. Elle avait été votée à l’Assemblée nationale en 2018 face à la pléthore de partis politiques au Sénégal (près de 300), qui avait fini de poser un problème d’ordre matériel pour l’organisation d’élections dans le pays.