Le général Moussa Diawara, directeur général de la Sécurité d’État malienne.

Lamine Youba Tahar Al Banane dit Mafouz, tel est le nom du terroriste qui a été exfiltré, après avoir été arrêté par les “services maliens” à Bamako. L’homme a un ” parent ” au sein du gouvernement du nom de Mohamed Ag Erlaf. Le terroriste exfiltré se la coule douce au Burkina depuis lors. Pourquoi pas, car il n’est guère inquiété par qui que ce soit.

Faut-il rappeler que, du temps du président Blaise Compaoré, des contacts et des relations solides avaient été noués avec les preneurs d’otages, terroristes, maîtres- chanteurs, pour les « convaincre » de libérer les personnes séquestrées, conte espèces sonnantes et trébuchantes.

Cet âge d’or du « Sahara/Sahel, du commerce des otages » est certes révolu (et, encore ?), mais les membres nombreux du régime de l’ex-président Compaoré restent, toujours très actifs au Mali et au Burkina.

Et, il y a aussi, Mustafa Chafi, naguère négociateur attitré et efficace, très proche de Blaise Compaoré, qui demeure un éternel nomade des affaires juteuses.

De Doha au Sahel, il ratisse large !

Pour en revenir à l’affaire de l’exfiltration de Al Banane, le bien nommé, il est curieux que personne ne s’offusque de son séjour burkinabè, donc dans un pays qui paie un lourd tribut aux attaques terroristes quasi-quotidiennes dans le centre du pays et dans la zone proche de la frontière malienne.

Peut-être que ceci explique cela !

On note cependant, que l’État burkinabè a lancé une opération de recrutement de 500 futurs soldats, pour renforcer ses effectifs.

Vous avez dit fausse solution ?  Assurément !

Le mal est si profond dans un pays, en proie à une instabilité métastasée, comme un cancer.

C’est aussi la même situation qui règne au Mali, voisin.

Ces deux pays sont les maillons faibles du G5 Sahel qui n’a jamais pu se déployer véritablement, faute de moyens, de ressources humaines et d’encadrement compétent.

D’ailleurs la France et l’Allemagne qui soutiennent cette structure, ont dit, à haute et intelligible voix, que le G5 Sahel devait s’ouvrir à d’autres pays. La Côte d’Ivoire et le Sénégal sont tout désignés pour y prendre part. La bande des 5 avaient cherché à les en écarter, par jalousie diplomatique, si on peut dire. Mais la réalité les a rattrapés.

Faut-il rappeler que plusieurs centaines de soldats sénégalais servent au sein de la MINUSMA, stationnée au Mali ?

Toutefois, tous les efforts qui seront fournis seront peu efficaces tant que la corruption continue de mener le jeu, de le biaiser et de faire courir des risques graves aux combattants anti-terroristes.

En guise de conclusion provisoire, il faut retenir que lors de la « grève des camions » qui vient de secouer le Mali, le Général Diawara s’est improvisé médiateur. Il doit bien s’y connaître car il possède plusieurs dizaines de camions- citernes. Si le jihadiste exfiltré peut rester serein, la famille de son parent membre du gouvernement, doit savoir que les services maliens les ont à l’œil.

C’est ainsi que lors du retour de la Mecque de l’épouse du ministre, sa maison située dans le quartier du Golfe, à Bamako, a été placée sous surveillance par la sécurité d’Etat.