Le Maroc oppose un refus catégorique à la demande européenne d’accueillir des centres d’accueil pour migrants sur son territoire. Une position qui risque de compromettre le projet européen d’externaliser la crise des migrants.
Refus catégorique
Rabat persiste et signe, aucun centre d’accueil pour migrants ne sera mis en place au Maroc. Le ministre délégué chargé des Relations avec le parlement et la société civile, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi vient de rappeler le refus catégorique du Maroc d’abriter ce genre de centre comme le demande les pays de l’Union Européenne.
Selon le responsable marocain, « la création de centres d’accueil pour migrants n’est qu’une tentative d’externaliser le problème (migratoire, ndlr) et ne constitue pas une solution ». Tenant un point de presse à l’issue du conseil du gouvernement du jeudi, le responsable a souligné que « nous avons besoin d’une solution de long terme et non pas d’une solution immédiate conjoncturelle ».
Poursuivant son intervention, le responsable a fait observer que le Maroc a pris l’initiative d’aborder cette question sur le plan africain, ajoutant que le Royaume a donné l’exemple en décidant la régularisation de la situation de plus de 50.000 migrants et en répondant favorablement à près de 3.000 demandes de participation au programme de retour volontaire.
Échec européen
Dans une interview accordée au quotidien allemand « Die Welt », le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération du Maroc, Nasser Bourita avait souligné clairement que le Maroc ne sera pas une plateforme de débarquement hors de l’Europe. Refusant de « payer les dommages collatéraux » de l’échec des pays de l’Union européenne à gérer la question des migrants, le responsable marocain a insisté sur le fait qu’une compensation financière quelle qu’elle soit ne ferait pas changer d’avis le Maroc à cet égard. « C’est trop facile de dire simplement que c’est une opportunité pour le Maroc », a-t-il affirmé. Le responsable a par ailleurs rappelé qu’aucun pays d’Afrique du Nord n’a montré un intérêt pour ce projet.
Pour rappel, les membres de l’UE avaient trouvé un compromis autour de la question migratoire le 29 juin dernier. L’idée était d’adopter une nouvelle approche visant la création de « plateformes de débarquements de migrants en dehors de l’UE pour dissuader les traversées de la Méditerranée ». Une approche qui ne plait pas à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Son porte-parole avait affirmé que « toute solution à la problématique liée à la gestion migratoire doit être une solution européenne ».