L’homme fort de Russie a une hantise : « la contagion des revendications démocratiques » dans son pays.
Il s’est appliqué, méthodiquement ,en usant de tous les moyens efficaces, pour éliminer ses opposants : liquidation, emprisonnement, excommunication etc.
D’aucuns ont subi le sort ultime en Grande Bretagne, par exemple et d’autres comme Mikhail Khodorowski, ont été détenus ,arbitrairement, avant d’être explusés de leur propre pays.
De « première fortune » de Russie, l’homme a dégringolé en paria ,parce qu’il s’est piqué de démocratie.
L’Ukraine, Etat indépendant est attaqué parce qu’il s’est engagé dans la même voie de la souveraineté politique.
L’éviction du président pro-russe, Victor Yankhovitch, en 2014,avec le rejet préalable des accords de Kharkov ,a couvé le conflit qui a abouti à la guerre en cours.
Si Vankovitch était toujours au pouvoir à Kiev et que son statut de vassal était accepté, Poutine n’aurait pas engagé l’épreuve du feu.
Après avoir « absorbé » la Crimée et vassalisé le Dombast,le président russe veut annihiler toute tentative d’autonomie en Ukraine.
Pour maintenir un cordon sanitaire anti-démocratique autour de son pays.
Aucune crainte côté Biélorussie où Alexandre Loukachenko assume son statut d’homme lige ,ni des Etats Baltes ,qui même membres de l’OTAN, sont de taille modeste et ne posent pas de risque majeur.
Sur la frontière asiatique, tout est sous contrôle, avec la Chine qui partage les mêmes préoccupations et le même objectif de tuer dans l’œuf, les velléités démocratiques de certains citoyens.
Du coup l’Ukraine se détachait comme « grand pays » ,avec plus de 40 millions d’habitants, qui cherche à intégrer l’Union européenne et l’OTAN.
Poutine ne peut accepter cela ,de la part d’un pays très proche de la Russie et, où l’Union soviétique avait beaucoup investi.
A défaut de restaurer l’Empire communiste perdu, Poutine veut préserver ce qu’il en reste, de la contagion du pluralisme démocratique réel.
La guerre est la continuation de la politique par d’autres moyens ,dit Clausewitch et c’est ce que fait Poutine.
Toutefois, la réaction anticipée des Occidentaux est plus robuste que prévue, sous la pression des opinions publiques révoltées.
Les sanctions économiques déjà prises portent des coups destructeurs à l’économie russe qui est en petite forme.
En vérité, c’est l’incapacité des régimes politiques communiste et post-communiste qui expliquent l’état actuel d’une Russie qui végète et n’arrive pas à donner à ses populations le niveau de vie élevé que ses ressources naturelles et humaines lui permettent d’avoir.
Si la gestion du pays était démocratique ,si les oligarques ne s’étaient pas largement servis et si Poutine, lui-même n’en avait pas fait autant.
Les sanctions infligées aux banques russes font mal à l’élite prédatrice et corrompue qui a investi des sommes colossales en Occident : achat d’équipes de football ,de biens immobiliers etc.
Cette élite espérait une guerre rapide, façon « Blitzkrieg » et une soumission de l’Ukraine, pour que les affaires reprennent le plus vite possible.
Ce scénario ne semble pas se matérialiser sur le terrain car la résistance ukrainienne continue, malgré les raids aériens russes et les combats de rue à Kiev.
Combien de temps ,il va falloir aux russes pour mater leurs cousins ukrainiens ?
Plus la guerre va durer, plus Poutine risque un coup de boomerang.
Car, cette guerre n’est pas populaire en Russie et pourrait susciter des mouvements de contestation, si les massacres se poursuivent et que les médias internationaux occidentaux les mettent en exergue.
Il faut dire aussi que les ukrainiens se sont préparés à faire face ,certes avec l’énergie du désespoir, mais avec une détermination patriotique digne d’éloge.
Combien de temps ,cela va-t-il tenir ?
C’est ce qui va déterminer l’issue du conflit ,à terme car s’il y a cessez le feu, sans capitulation ,l’Ukraine aura gagné.
La Russie veut imposer sa puissance sans faire beaucoup trop de victimes, pour ne pas provoquer une révolte contagieuse de l’opinion publique internationale, avec des manifestations anti- russe, dans toutes les capitales occidentales.
Avec des révélations croustillantes sur la « fortune de Poutine ».
A l’évidence ce dernier joue gros et, quoiqu’il en soit, va laisser beaucoup de plumes dans cette guerre , sur le plan personnel.
S’il est trop affaibli ,les Occidentaux pourraient même envisager d’intégrer l’Ukraine à l’Otan et/ou à l’Union européenne.
Deux options qui n’étaient pas sur la table, côté européen.
Pour le moment ,la critique des armes fait rage et rien n’est encore écrit, de manière définitive.