Demain (mardi), Rishi Sunak sera confirmé à la tête du Gouvernement britannique comme remplaçant de Liz Truss démissionnaire.

L’avènement de Rishi Sunak au 10 Downing Street est historique. Comme le fut l’élection de Barack Obama à la Présidence des USA.

Un bémol cependant : Sunak n’est élu que par quelques dizaines de milliers de membres du parti conservateur Tories, qui sont majoritaires au Parlement et qui le projettent, si on peut dire, à la tête du Gouvernement.

Il remplace ainsi Liz Truss qui l’avait battu un peu plus de 50 jours plutôt pour occuper le fauteuil de Chef de gouvernement.

L’aventure dura 44 jours, un record de brièveté dans l’histoire politique du Royaume.

L’ambitieuse Mme Truss avait vendu un « conte de fées » de plan économique aux membres de son parti.

A l’épreuve du marché, il vola en éclats et face à une dégringolade vertigineuse de la situation économique, elle sacrifia son ministre des finances (Kwassi Kwarteng) ; mais elle avait oublié qu’elle était co-auteur du « plan »  qu’il avait présenté et avait essayé de mettre en œuvre.

Elle avait donc échoué, par incompétence  et impatience.

L’heure de Sunak venait de sonner ,car lui avait osé proposer un plan réaliste qui prévoyait des hausses d’impôts et non des baisses « pour les plus fortunés » comme annoncé par Truss, avant de faire machine arrière.

On peut affirmer que c’est le marché qui a finalement tranché en faveur de Sunak.

Sa première défaite contre Truss sentait un parfum d’émotion ,pour ne pas dire sectarisme, car il était clair qu’il dominait largement sa rivale sur les questions économiques  vues sous le prisme conservateur.

Il s’y ajoutait qu’il était en faveur du BREXIT dès le début ; ce qui n’était pas le cas de Truss, une convertie de la 25ème heure.

Maintenant les jeux sont faits et Sunak  sera face au mur du réel : le BREXIT met en difficulté l’économie de la Grande Bretagne qui doit se réinventer et, pour ainsi dire, reprendre le large.

Comme du temps de l’Empire emporté par la deuxième guerre mondiale et du Commonwealth qui survit sous une autre forme.

Mais qui offre des opportunités que Sunak, fils d’immigrés pourrait exploiter de manière intelligente.

Même si lui est un pur produit de l’élite britannique, ayant fréquenté les meilleures écoles et qui  a réussi à faire fortune personnellement.

Avant de se marier à une femme encore plus riche que lui.

S’asseoir à la place de Churchill est bien une consécration pour Sunak et ce choix honore tout le Royaume Uni qui brise le plafond de verre, après avoir porté Sadiq Khan à la tête de la Mairie de Londres depuis 6 ans.

Il faut se féliciter de cette décision démocratique qui met en exergue la vraie intégration sociale, basée sur la compétence et le mérite.

Et, cela est très important dans une Europe où les extrêmes droites  bandent des muscles, avec l’Italie qui vient d’élire sa première femme Chef du gouvernement qui dirige un parti d’extrême droite ,elle-même se disant « fan » du fasciste Mussolini.

Auparavant la Suède a propulsé aussi  l’extrême droite comme une nouvelle force politique  de premier plan ,même si elle n’a pas de poste ministériel.

Pareil en France où le Rassemblement national compte 89 députés, une première.

En Pologne le parti Droit et justice est majoritaire et applique une politique ultra conservatrice.

L’Autriche post-Haider, est toujours arrimé à l’extrême droite.

Ces quelques exemples suffisent pour démontrer que le Royaume Uni ,qui a certes voté pour un conservateur,  

a tout de même « franchi la barrière de couleur ».

 

Encore qu’il faille attendre  de prochaines élections législatives générales pour voir si Sunak sera confirmé ou non à son poste.

Pour lui ,le plus dur reste à faire dans un pays en proie à des défis économiques et sociaux gigantesques.

Arriver au sommet est une chose, s’y maintenir en est une autre !