Les internautes se sont indignés en visionnant la vidéo, largement partagée, du meurtre d’Alika Ogorchukwu, un vendeur ambulant nigérian de 39 ans. Dans une petite ville balnéaire de l’Adriatique, personne n’est intervenu pour sauver la vie d’Alika, attaqué par un Italien de 32 ans qui l’a agressé et maintenu à terre en le tuant. 

La scène qui a duré quatre longues minutes a été filmée par des témoins qui n’ont pas jugé bon d’intervenir. En mai 2021, Alika Ogorchukwu, un Nigérian de 39 ans résidant en Italie, s’était fait renverser par une voiture alors qu’il circulait à vélo. Depuis, il s’aidait d’une béquille pour marcher. Un homme s’est servi de cette béquille pour le faire tomber et ensuite il l’a maintenu au sol pendant quatre interminables minutes en provoquant sa mort par étouffement. 

La scène a été filmée. Elle est insoutenable. Tout a commencé vendredi 29 juillet dans l’après-midi, près de la gare de Civitanova Marche, une petite ville du centre de l’Italie, sur la côte adriatique.

Alika Ogorchukwu propose sa marchandise aux passants et croise Filippo Ferlazzo, 32 ans, avec sa compagne. Il les arrête, insiste pour qu’ils lui achètent quelque chose mais sans succès. Le couple se sépare. Mais Filippo Ferlazzo suit le vendeur ambulant sur 200 mètres, l’arrête corso Umberto I, une artère commerçante et fréquentée. 

Il l’agresse avec brutalité avec sa propre béquille et ensuite, après l’avoir maintenu au sol et étranglé, il s’en va après lui avoir volé son portable. 

Grâce aux images de vidéo surveillance de la ville et à celles prises par téléphone par les témoins, il a été arrêté très rapidement par la police et comparaissait devant le juge.

Ce meurtre a immédiatement divisé la classe politique italienne. L’indifférence des passants qui ne sont pas intervenus fait réagir Enrico Letta, ancien Premier ministre italien du parti de gauche Partito democratico qui twitte « un assassinat qui laisse sans voix. Une férocité inouïe. Une indifférence généralisée ». 

Très rapidement, l’enquête a voulu exclure un motif raciste, selon les médias. Le juge a souligné que le meurtrier souffrait de problèmes psychiatriques. Une expertise a d’ailleurs été demandée par ses avocats. Au moment des faits, il était sous tutelle de sa mère qui habite à plus de 400 km de là, dans le Sud de l’Italie, à Salerne.

Une conclusion contestée par l’avocat de la famille de la victime, Maître Francesco Mantella qui s’exprimait le 31 juillet sur l’antenne de la radio privée nationale Radio Capital : « Il est fort probable qu’il y ait une composante raciste dans ce meurtre, quand on examine la façon dont s’est produite l’agression. L’agresseur a exprimé une haine et une violence à laquelle on ne peut trouver d’explication si ce n’est dans un motif intérieur refoulé depuis un long moment. Pourquoi ne pas l’appeler haine raciale ? Il a exprimé un sentiment de détestation envers tout ce qu’Alika représentait. Pourquoi l’aurait-il suivi ? L’aurait-il vraiment fait uniquement parce qu’il lui a réclamé un euro ? ».