Ciblé par une enquête préliminaire concernant son parti (le MODEM) soupçonné d’emplois fictifs au parlement européen, François Bayrou allié d’Emmanuel Macron a été obligé de quitter le gouvernement. Et avec lui trois autres ministres ! Ainsi le remaniement « technique post-législatives » s’est transformé en un véritable reformatage gouvernemental.

Macron n’a voulu prendre aucun risque en maintenant des ministres qui vont faire l’objet d’attaques incessantes de l’opposition. Du reste Bayrou a lui-même demandé au président d‘être déchargé. Dans une conférence de presse organisée hier, il réitéré que son mouvement était innocent et n’avait « jamais eu recours à des emplois fictifs ».

Mais son départ du gouvernement lui permettait de pouvoir mieux se défendre et d’épargner le gouvernement. Il a réaffirmé son engagement derrière Macron qu’il va « continuer à aider ». D’ailleurs des nouveaux ministres membres du MODEM et proches de Bayrou ont été nommés dans la nouvelle équipe du premier ministre Edouard Philippe.

Le couac Bayrou devrait pousser à bien réfléchir sur « la démocratie médiatique » qui aboutit à des caricatures. En effet si une simple enquête préliminaire suffit pour faire tomber un ministre ; alors tout gouvernement est menacé. Il fallait attendre au moins une mise en examen qui n’est pas synonyme de culpabilité. La démocratie n’est pas un jeu médiatique et la transparence absolue est un piège.

Quelles que soient les background checking, il peut toujours arriver que de vieilles histoires resurgissent à dessein. La logique absurde serait de choisir des hommes et des femmes au parcours parfait dans tous les domaines. C’est impossible !

Le cas Fillon est bien un cas lamentable de mensonges et d’entêtement absurde. Il est à dénoncer mais il ne peut pousser à faire du soupçon l’alpha et l’oméga de la pratique politique.

La France est entrain de s’engager sur une pente dangereuse moralisante. La politique n’est pas la morale et Macron diplômé de philosophie le sait très bien. Il doit refuser le piège du politiquement correct. Le respect de la loi, oui ; l’emprise de la morale, non.