Emmanuel Macron

Le président français s’est réveillé de son sommeil dogmatique de défenseur rigoriste du « droit de caricaturer » pour affirmer sur la chaîne Al Jazeera qu’il « comprend et respecte  qu’on puisse être choqué par ces caricatures ». L’homme comprend donc vite mais il faut qu’on lui explique …longuement.  Mieux vaut tard que jamais, mais le mal qui a été fait ne sera pas corrigé de sitôt.

Son image est durablement écornée dans le monde musulman comme les manifestations constatées en Afrique et jusqu’en Indonésie, le plus grand pays musulman, par sa population, l’ont démontré.

ET ce n’est pas sa sortie sur Al Jazeera  tirée par les cheveux qui va changer la donne. En effet parler de manipulations et de malentendus, c’est un peu court. C’est bien son discours martial sur les « caricatures », la laïcité etc. qui a mis le feu aux poudres.

Pourquoi ne pas avoir parlé comme il vient de le faire ,en disant comprendre que des musulmans et même des non musulmans soient choqués, blessés et indignés par des caricatures sans rime ni raison, dont le seul but est d’insulter, de dénigrer et de jeter en pâture une religion  que partagent  entre un et deux milliards de personnes à travers le monde ?

Macron a donc compris  un peu tard qu’on ne s’attaque pas à l’ Islam impunément. L’Islam qui est la deuxième religion de France. Que des caricaturistes sans foi, ni morale et qui se moque de tout, se croient tout permis ? D’autres qui partagent leur irresponsabilité peuvent les cautionner, pas un chef d’Etat.

Macron aurait pu condamner l’assassinat du professeur, comme l’ont fait toutes les personnes humaines dignes de ce nom, sans utiliser des paroles dures perçues comme des menaces et un appui, sans discernement à des caricaturistes irresponsables. Qu’il relis l’intervention lucide du premier ministre Justin Trudeau.

Tout ce qui est excessif est insignifiant et la sortie qui se voulait « jupiterienne » de Macron a fait l’effet d’un boomerang. La prochaine fois, il devra bien relire son discours avant de le prononcer. Un chef d’Etat n’a pas droit à l’erreur dans un contexte aussi sensible.

Chaque mot devait être bien choisi, en fonction de l’audience française, mais aussi internationale. Parions qu’on ne l’y prendrait plus.