Le chef de l’Etat français, dans une adresse à la nation, ce soir, a annoncé le déconfinement total en métropole.
Dès le 22 juin tout le territoire français hexagonal sera considéré comme « zone verte » où seront rouverts les restaurants et les café totalement et toutes les écoles, collèges, crèches etc.
Les voyages en Europe seront possibles dès le 15 juin et à partir de la fin du mois ,hors d’Europe dans les pays où la pandémie est maitrisée.
L’ouverture des théâtres était prévue déjà et celle des salles de cinéma fixée au 22 juin. Le deuxième tour des municipales se tiendra le 28 juin.
Après ces annonces chocs, Macron a longuement égrené les réalisations et mesures prises par le gouvernement et qui ont permis cette « victoire d’étape » que son discours avait pour but de célébrer.
Il a rappelé le choix humaniste fait le 16 mars contre l’économie, en demandant aux citoyens de rester chez eux.
Il a aussi rendu hommage aux travailleurs des « secteurs essentiels » qui ont permis au pays de traverser cette passe difficile sans très grand dommage.
Il a mis en exergue l’annonce qu’il avait faite le 15 avril pour fixer le début du déconfinement le 15 mai, dans la logique d’une préparation méthodique pour une sortie progressive du confinement..
Il s’est dit fier de l’action efficace de son gouvernement tout en soulignant le fait qu’il soit fondamental de tirer toutes les leçons de la crise, les failles révélées et la dépendance vis à vis d’autres pays.
C’est ensuite Macron le futur candidat qui esquisse son programme de campagne pour la ” nouvelle étape, les deux prochaines années seront consacrées à reconstruire l’économie souveraine, forte et solidaire”.
Il a condamné avec force le racisme et l’antisémitisme ,tout en précisant que la « République n’effacera aucun nom de son histoire et aucune statue ne sera déboulonnée ».
On peut comprendre qu’il ne puisse pas dire autre chose. Mais, à la libération de la France, à partir de 1944, il a bien fallu faire payer aux « collabos » leur traitrise.
Ne pas effacer ne veut pas dire magnifier car l’histoire est toujours écrite par les vainqueurs. Philosophiquement la position de Macron est intenable. Assumer n’est pas approuver !
Jacques Chirac a assumé ,au nom de l’Etat français, la rafle antisémite du Veld’Hiv organisée par le régime de Vichy.
Ses prédécesseurs ont refusé cela en arguant que « Vichy ce n’était pas la France ». Ce débat est tranché, sur cette question spécifique ,mais il reste d’une brûlante actualité.
Les statues de négriers et de colonialistes racistes et criminels -c’est Macron qui avait qualifié le colonialisme de crime contre l’humanité ,à juste raison-qui sont déboulonnées dans de nombreux pays d’Europe n’ont plus leur place sur les places publiques.
Elles sont les témoins d’un passé qui ne passe pas et qui est par définition ineffaçable. Personnage haut en couleur et qui a marqué l’histoire française, Napoléon est aussi l’homme qui rétabli l’esclavage.
Il est l’auteur du coup d’Etat qui a « aboli » la République pour instituer l’empire.il faut le prendre tel qu’il est ,et surtout enseigner sa vie et son œuvre dans tous leurs aspects positifs et négatifs.
Déclarer que « rien ne sera effacé » et aucune statue déboulonnée participe d’une posture que seule dicte la campagne électorale en vue.
On peut penser qu’une immense majorité de français approuverait le déboulonnement de nombreuses statues qui souillent les espaces publics de la République.
Mais ,enfin ,il y a aussi dans le discours du président français ,une volonté de reconstruire l’économie et de s’appuyer sur l’Europe.
Macron s’est ainsi félicité du plan qu’il a concocté avec Mme Merkel pour relancer l’économie de l’UE. Par la mutualisation de la dette et/ou la capacité d’emprunter ensemble. Quid des réserves des “pays frugaux” que sont le Danemark, la Suède, les Pays-Bas et l’Autriche ?
Il est vrai que la France et l’Allemagne sont le couple Alpha de l’UE. Elles sont les locomotives et leur plan devrait s’imposer, sauf crise majeure !
Le discours offensif de Macron est bienvenu.Il a pour objectif de booster le moral des français qui sortent très secoués de trois mois de confinement.
Si la pandémie ne connaît aucun rebond comme dans d’autres pays déconfinés ,alors le pari de Macron pourrait être gagnant.
Pour le moment rien n’est garanti et Macron lui-même l’affirme : le virus n’a pas disparu, ilva falloir vivre encore longtemps avec lui ».
Hélas !