Le deuxième tour des législatives en France a dessiné un Parlement sans majorité absolue, mais où la coalition « Ensemble » du président Macron arrive largement en tête, avec 230 sièges (au moment où nous écrivons ces lignes).
Mais, loin des 289 sièges sur 577 qui assurent la majorité absolue.
La surprise a été créée par le Rassemblement National de Marine Le Pen qui obtient 85 sièges (au moment où nous écrivons ces lignes).
Jean Luc Mélenchon qui a fait campagne ,avec l’objectif d’imposer une « cohabitation »,doit se contenter de 149 sièges (au moment où cet article est écrit).
Il a donc échoué .
Les Républicains (LR) reculent sérieusement ,avec 76 sièges (résultats actuels), alors qu’ils en avaient conquis 113,en 2017.
Tout en gardant une majorité relative, la majorité présidentielle perd environ 120 députés.
Les français n’ont donc pas donné à Macron la majorité absolue qu’il souhaitait.
Ces résultats qui traduisent une sorte de volonté des citoyens d’imposer une sorte de « proportionnelle » au sein de l’Hémicycle, va compliquer sérieusement, l’action gouvernementale, sur les projets de loi comme l’allongement de la « retraite à 65 ans ».
Mais, Macron a beaucoup de marges de manœuvres avec LR et, même la coalition de Mélenchon (NUPES), qui va regrouper plusieurs groupes parlementaires : écologique, peut-être socialiste, aussi etc.
Toutefois, les discours prononcés par les leaders, à savoir Mélenchon et Christian Jacob sont durs et fermes, réaffirmant leur ancrage dans l’opposition.
Même si Jacob parle de « constructif » et « responsable ».
Un autre levier pour le chef de l’Exécutif est de jouer les divisions irréductibles entre NUPES et Rassemblement national et les divisions internes aux Républicains,avec une composante très proche des idées de Macron.
Le ministre de l’Economie et des finances ,Bruno Le Maire a d’ores et déjà appelé à la responsabilité et, donc au dialogue constructif.
De toutes les façons, un remaniement ministériel aura lieu rapidement ,pour le remplacement des ministres battus, lors des législatives. Il y en a un certain nombre, avec les défaites emblématiques du Président de l’Assemblée nationale Ferrand et du président du groupe parlementaire Castaner.
Il y aurait des postes à redistribuer et/ou à proposer.
Macron a l’occasion de former un gouvernement d’ouverture qui pourrait garantir davantage de soutien parlementaire.
Même si, pour l’heure ,la réalité est très complexe à décrypter, du fait des positions tranchées et des ressentiments dont ne se cachent même pas certains hommes politiques, membres de partis de gouvernement, comme le PS et les écologistes.
A l’évidence, le deuxième mandat de Macron sera compliqué, avec une Assemblée à l’image de la France, traversée par des courants aux antipodes.
Ce n’est pas un retour à la 4 ème République caractérisée par un Parlement instable et des gouvernements qui duraient le temps d’une rose.
C’est contre ces dérives que le Général De Gaulle avait fait advenir la Vème République qui a résisté jusqu’ici et même survécu à deux cohabitations.
Cette fois-ci, la cohabitation n’est pas à l’ordre du jour, mais une ou des « ententes politiques » s’imposent à l’Exécutif ,pour gouverner efficacement.
Quoiqu’il en soit, le Rassemblement national est l’un des grands gagnants du jour,si ce n’est le seul.
Il va avoir un groupe parlementaire et de nouvelles ressources financières (le nombre élevé de députés garantit une allocation financière importante).
Le RN va pouvoir rembourser ses dettes et financer ses activités.
Totalement opposé à Macron qui va faire son dernier mandat, Marine Le Pen ne va pas se gêner pour promouvoir son agenda xénophobe et raciste qui ne semble plus effrayer certains citoyens .
Heureusement que ces idées néfastes sont rejetées par l’immense majorité qui a, encore recalé l’héritière Le Pen, lors de la présidentielle.
Mais, la percée des législatives fait tomber une première digue et appelle à une vigilance accrue dans le combat contre le racisme et l’extrémisme en France.
Les idées de l’extrême droite sont corrosives et doivent être combattues, toujours et sans relâche.
