Le Conseil d’Etat français a ordonné, ce lundi, la levée de « l’interdiction générale et absolue » de l’interdiction de réunion dans les lieux de culte. Cette mesure extrême avait été prise dans le cadre de l’état d’urgence instauré pour lutter efficacement contre la pandémie du coronavirus.
Depuis bientôt deux mois, tous les lieux de culte sont ainsi fermés et la situation commençait à devenir intenable. Et ce d’autant que la place Saint Pierre à Rome vient d’être ouverte aux touristes. Le Conseil d’état justifie sa décision en affirmant que l’interdiction a « un caractère disproportionné ».
A l’évidence la décision radicale des autorités françaises était compréhensible car la pandémie a frappé très durement la France qui a enregistré déjà plus de 28000 décès. Les services sanitaires ont frôlé la saturation et il y avait donc un impératif d’agir avec force et rigueur pour bloquer la propagation du virus. La fermeture des lieux de culte y a certainement aidé.
Mais la nouvelle situation qui prévaut, avec le constat d’un reflux de la pandémie, la réouverture des écoles et des collèges, a sans doute pesé dans l’ordonnance du Conseil d’état. L’institution a dit le droit et les autorités politiques doivent se soumettre, à moins de trouver d’autres voies possibles, sur le plan juridique pour retarder l’exécution de l’ordonnance.
Le Conseil d’Etat est le juge suprême administratif et il est aussi conseiller du gouvernement et du parlement. Edouard Philippe et son gouvernement sont dans une situation difficile car rouvrir les lieux de culte est un risque grave de propagation du virus au moment où la France enregistre une baisse des décès, des hospitalisations et des cas de réanimation.
Il va falloir trouver des vois et moyens pour retarder la réouverture des mosquées, synagogues et églises, un défi supplémentaire pour des responsables politiques et étatiques sous pression.