Les résultats des dernières échéances électorales en France (Régionales2021) ont été sans appel : un échec pour la politique dans tout le pays. Avec un record d’abstention qui ne peut en aucun cas être expliqué par la pandémie de la Covid19, ces résultats sont porteurs d’un message clair à toute la classe politique. Celui d’une insatisfaction générale de la situation dans le pays et d’un manque de confiance en les hommes politiques. Toutefois, rien ne laisse présager que le message a bien été reçu. Le débat politique dans le pays est toujours loin des attentes. Les sujets qui intéressent les politiques français sont loin d’avoir l’agrément du peuple, et les vraies questions restent non seulement sans réponses mais sans personne pour les poser !

Ingérence au Liban et en Afrique

L’ingérence de la France dans les politiques des pays, notamment ceux qu’elle avait colonisé pendant des dizaines d’années et continue d’en pomper les richesses, n’est plus un secret pour personne. L’ancienne superpuissance européenne avait révélé ses intentions pour l’Afrique au moment du déclenchement de la crise de la covid 19. Le Centre d’analyse, de prévision et de stratégie (CAPS), relevant du ministère français des affaires étrangères avait déjà rédigé une note sur l’avenir de la France en Afrique après la pandémie.

Intitulée « L’effet pangolin : la tempête qui vient en Afrique ? », la note du centre français prédit un avenir noir pour plusieurs pays africains au niveau du Sahel et de l’Afrique centrale. Le Quai d’Orsay a donc déjà commencé la recherche de nouveaux interlocuteurs en Afrique pour préserver ses intérêts sur place. « Face au discrédit des élites politiques, il convient de trouver d’autres interlocuteurs africains pour affronter cette crise aux conséquences politiques » affirment les experts de la diplomatie française.  Tablant sur la faillite de plusieurs Etats, voire de la plupart des Etats de l’Afrique, La France veut trouver des interlocuteurs à la fois fiables et légitimes pour compenser cette faillite possible.

Et ce n’est pas qu’en Afrique que la France joue à ce jeu. Au Liban en particulier, le président français Emmanuel Macron a tenu à montrer au monde entier qu’il était le maitre du jeu politique dans le pays. Au lendemain de la terrible catastrophe qui a fait plusieurs centaines de morts et de blessés et laissé des milliers de personnes sans-abris en aout 2020, Macron était le premier président étranger à se rendre sur place dans une visite extrêmement médiatisée.

Parti à la rencontre des populations, l’homme s’est comporté comme le véritable président du Liban. Distribuant des promesses au peuple et des menaces pour les politiques libanais, le locataire de l’Élysée avait annoncé qu’il allait rassembler des fonds pour aider le pays dans les prochains jours. Une promesse qu’il n’a pas tenu comme celle qu’il avait distribué pour son propre peuple.

Présidence d’Interpol, le combat de trop !

La dernière trouvaille de certains parlementaires français est de tenter de s’ingérer dans les élections d’Interpol. Sous la conduite du député du Rhône, Hubert Julien-Laferrière, des députés et des sénateurs ont formulé clairement le souhait de ne pas voir un « arabe » à la tête de l’Institution sécuritaire international. Même si leur nombre reste très limité (35 parlementaires sur les 925 que comptent les deux chambres du parlement), leur agissement et leur mobilisation derrière un parlementaire, connu pour son habitude de changer d’appartenance politique comme il change de chemise, ces parlementaires démontrent une nouvelle fois leur éloignement des vrais soucis du peuple français.

Multipliant les sorties médiatiques pour faire campagne contre le général Ahmed Nasser Al-Raisi, candidat des Émirats Arabes Unis à la présidence d’Interpol, le député français affirme qu’il est directement concerné par cette candidature « car le siège d’Interpol se trouve à Lyon », la ville qu’il représente… Une explication risible qui ne tient pas la route. C’est comme si les Newyorkais manifestaient pour s’opposer aux candidats au secrétariat général de l’ONU ou les habitants de Bruxelles qui chercheraient à s’opposer à la candidature d’une personnalité à la commission de l’Union Européene rien que parce que leur ville abrite le siège de l’Organisation européenne.

En vérité, l’homme politique n’arrive pas à justifier sa position à laquelle il souhaite voir adhérer les autorités de son pays qui restent muettes devant les accusations, voire les agressions du parlementaire contre un responsable d’un pays étranger et avec lequel la France entretient de très bonnes relations politiques et économiques. Dans un entretien récent, l’homme a formulé même le souhait de voir la France être le seul pays du monde à s’opposer à cette candidature pour contrer toute influence du pays arabe sur l’Institution sécuritaire.

Servant les intérêts de ses maitres, l’homme politique français est en effet à la solde de certains centres de pouvoirs cherchant à écarter le responsable émirati avant de prendre les rênes d’Interpol. Candidat unique à ce poste, l’homme s’est toujours montré intransigeant sur les règles et le respect des lois. Sa discipline et sa rigueur risquent de porter atteinte aux intérêts de certaines parties  qui contrôlaient jusqu’ici les rouages de la police mondiale afin de servir leurs propres intérêts. Un combat par procuration que mène aujourd’hui Hubert Julien-Laferrière, et dans lequel il veut entrainer son pays pour servir les intérêts des commanditaires et ses propres intérêts.

Qu’en est-il de la souveraineté sanitaire

Le mot souveraineté ne veut plus dire grand-chose en France. Le pays, dont l’influence sur le plan international et même en Europe a connu un grand recul ces dernières années, s’est montré fragile et sans moyens devant la dernière crise sanitaire engendrée par la propagation de la Covid19. La pandémie a démontré, en effet, que le pays, à l’instar de plusieurs pays européens, sont à la traîne. Dépendant des vaccins développés par les anglais, les Russes, les américains et les chinois, le système de santé français a prouvé ses limites et a mis à nu la dépendance du pays.

Pour les Français, la pilule ne passe pas. Cette situation de fragilité n’est pas digne de la puissance économique et politique qu’était la France. Sur les réseaux sociaux, les internautes exigent des mesures concrètes pour assurer une souveraineté sanitaire mais rien de ça ne semble intéresser les politiques dans le pays qui préfèrent regarder ailleurs. Entre ingérence au Liban, tentative d’influencer les élections d’Interpol ou intervention militaire en Afrique, la France fait passer les intérêts des Français en dernier. Devant cette situation, la colère grandit. L’abstention lors des dernières élections était un message clair adressé à la classe politique qui devrait revoir ses priorités et surtout se débarrasser des véreux à la solde de groupes d’influence étrangers !

Aujourd’hui, il n’est plus admissible pour un Français de voir ses propres parlementaires et hommes politiques, financés par l’argent du peuple, agir contre sa volonté et dépenser sans compter pour des affaires qui n’ont aucune retombée directe sur le quotidien des français.