Plusieurs établissements français ont projeté les dessins de Charlies Hebdo sur leurs façades.

Et la classe politique française dérapa de nouveau… à chaque fois qu’un criminel assoiffé de sang commet un crime atroce en se proclamant défenseur de l’islam, les politiques français commencent leur défilé sur les plateaux de télévision dans une course à qui tiendra les propos les plus radicaux envers ses concitoyens de religion musulmane. Dans ce jeu, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, mérite sans nul doute le premier prix. 

L’homme qui s’est dit choqué de rentrer dans un hypermarché et de voir un rayon de telle cuisine communautaire, pour dire qu’il ne supporte même pas de voir en vente un couscous ou une sauce algérienne, est en train de voler la vedette à l’extrême droite française. En effet après l’assassinat abjecte du professeur Samuel Paty, le premier flic de France a déja choisi son combat. Il n’est ni contre l’extrémisme ni contre le terrorisme. Il est tout simplement contre l’islam. Sa dernière trouvaille est de dissoudre le collectif contre l’islamophobie (CCIF). Une décision presque actée et qui sera prise lors du prochain conseil des ministres. 

Pour ne rien arranger dans la situation, et dans un élan de laïcisme chronique se nourrissant de la haine des religions et de l’islam particulièrement, plusieurs établissements hoteliers ont fait le choix de projeter des dessins indecents du prophète de l’islam. Un geste qui dépasse de loin la défense de la liberté d’expression pour tomber dans une agression contre tous les musulmans de France et du Monde en manquant de respect à la personne la plus sacrée pour plus de 1,2 milliard de personnes. 

Aujourd’hui , “les croyants et notamment les musulmans attendent de la République laïque de l’être vraiment et de se dire qu’autant le professeur qui doit faire des républicains comme le dit Macron mérite respect, autant le prophète qui doit faire des croyants ne mérite pas d’être présenté sous un visage qui choque des enfants” estime l’Imam ségénalis Ahmad kanté. Dans une tribune titré “La République, le professeur et le prophète” l’homme insiste sur le fait que le prophète Mohammed (psl) mérite respect et ne doit pas faire l’objet de caricatures arbitrairement dévalorisantes et mensongères relativement à son image et à ses enseignements. 

Condamnant l’assassinat du professeur Samuel Paty et ajournant le débat autour de l’islamophobie en France, le religieux a adressé un message claire au président français. “Je voudrais juste dire au président Macron que pour les croyants aussi, les prophètes (paix sur eux) ont été de grands professeurs de l’humanité. Ils considèrent que les prophètes sont leurs vénérés guides dans la voie du salut, une préoccupation de transcendance qui dépasse l’horizon temporel et matériel de la République qu’elle soit française ou pas”, a t-il écrit.  

Partisan du vivre ensemble, l’imam a rappelé qu’il ne doit en aucun cas s’agir de supériorité des valeurs de la République sur celles de la religion ou d’opposition entre le professeur et le prophète. Il s’agit “de créer les conditions d’un bon vivre ensemble entre des citoyens qui méritent tous d’être respectés dans la différence de leurs appartenances religieuses et identitaires, et autres”, lit-on sur cette tribune.

Dans une France où des hommes comme Eric Zemmour et Bernard Henri Lévy sont devenus les personnalités les plus influentes, une France où les médias donnent la parole à des personnes condamnés à plusieurs reprises pour racisme, islamophobie et propos haineux, et où le président cherche à gagner les prochaines élections en grignotant des parts de terrain à l’extrême droite, il est normal qu’aujourd’hui les musulmans de France deviennent la cible des politiques en quête d’électeurs. 

En effet la question n’a jamais été la liberté d’expression. La France a déjà oublié cette notion depuis longtemps. Il suffit de se rappeler l’affaire de l’humoriste Dieudonné pour comprendre que la liberté n’est qu’une chimère. En effet, le comédien a été condamné pour avoir utilisé l’expression “gag des pyjamas de Cracovie” en référence à la tenue portée par les déportés juifs à Auschwitz durant la seconde guerre mondiale! Le tribunal de la République Française avait retenu qu’il s’agissait de propos “injurieux à l’égard des juifs victimes de l’holocauste”…et qu’en est-il des propos et des dessins injurieux à l’égard des musulmans?