Paris a prévu dans le budget de l’Etat de « restituer 6 millions d’euros » à Malabo ,de l’argent issu de la revente d’objets (voitures de luxe, entre autres), saisis ,dans le cadre de la « lutte contre les biens mal acquis ».

Une telle opération est un casse-tête chinois pour l’Elysée, car restituer de l’argent pris de force ,à un Etat souverain, dont les dirigeants sont accusés « d’avoir des biens mal acquis »,pose des questions insolubles.

En effet, une fois l’argent remis, son utilisation va relever des décisions souveraines de Malabo.

Cet Etat qui a toujours contesté le « coup de force » de la justice française ,poussée ,par une ONG, « Transparency International » qui n’est élue par aucun citoyen équato-guinéen, qui ne représente qu’elle-même, va donc rentrer dans ses fonds et les utiliser librement.

La France n’a aucun moyen de pression pour lui imposer quoi que ce soit.

Parce que, contrairement à ce que les USA ont fait, en négociant avec Malabo, pour saisir les « biens mal acquis »,renoncer à toute poursuite pénale et restituer les fonds récupérés ,par le biais de l’USAID qui les réinvestit en Guinée-Equatoriale, avec l’accord de l’Etat souverain.

La France a laissé sa justice agir et condamner ,puis saisir et vendre des biens ,déclarés « mal acquis ».

Ensuite, elle (la France ), est piégée par ,pour ainsi dire la morale républicaine, qui lui interdit de s’accaparer de ces biens qui appartiennent à un autre Etat et/ou à d’autres citoyens d’un pays souverain.

Ainsi « restituer » l’argent saisi, relève d’une impasse juridique et politique.

La négociation que la France a refusée ,au départ ,en arguant de la « liberté de la justice française »,devient, cette fois-ci, incontournable. Si la France ne veut pas confisquer l’argent des équato-guinéens.

Transparency International se « réjouit de la décision française, mais s’inquiète de l’utilisation future des fonds ».

Elle se rend compte, mais un peu tard, de l’absurdité de sa démarche, baptisée « lutter contre les biens mal acquis », qui pèche par sa partialité et son illégitimité à la fois juridique ,morale et politique.

Qui sont ces gens pour jouer les Zorro ? Pourquoi s’attaquent-ils aux Etats africains, surtout ,et pas à d’autres ?

Qu’attendent-ils pour cibler la Russie ,la Chine et les monarchies arabes ,voire les monarques européens ?

Les milliardaires de tous horizons ,à commencer par les leurs ?

Ils savent bien jusqu’où ne pas aller trop loin. ,en mettant en danger les intérêts de leur propre Etat, par exemple.

En défiant des Etats capables de faire plier les leurs, par divers moyens.

Il y a bien une lâcheté déguisée dans cette traque des « biens mal acquis » à géométrie variable.

Restituer à la Guinée-Equatoriale 6 millions d’euros ,est un premier pas dans le bon sens, à saluer.

Arrêter cette mascarade que la France n’a pas les moyens de poursuivre, serait faire preuve de courage politique.