La planète foot, en Europe ,subit une secousse tellurique de très grande magnitude, depuis l’annonce de la décision des 12 plus grands clubs de ce continent de créer une « super ligue ».

L’onde de choc est ressenti dans le monde entier car les meilleurs joueurs de tous les continents évoluent sur ces terres, où est né ce jeu qui a enflammé les collectivités ouvrières anglaises, avant de déferler partout.

Mais si le choc est aussi violent, c’est qu’il y a menace sur un ordre bien enraciné qui assure le pouvoir de l’UEFA et de la FIFA.

Ces deux organisations qui régentent le foot mondial ont une force de frappe financière colossale, en milliards de dollars,qui constitue l’enjeu des enjeux.

L’UEFA et la FIFA pèsent chacune plus lourd, financièrement parlant, que de nombreux Etats du Sud.

Elles sont tellement riches de revenus en tous genres, qu’elles sont devenues des cibles légitimes pour les capitalistes du foot.

Leur mainmise sur un sport qui génère un pactole impressionnant suscite des jalousies  compréhensibles et des révoltes, comme celles qui sont en cours, qui ont des causes  tout à fait logiques.

Les grands clubs européens font le spectacle, entretiennent les plus grandes vedettes, recrutées dans le monde entier  à prix d’or, apportent « un carburant financier » aux télévisions et, à l’industrie multiforme du sport, (habillement ,chaussures ,paris divers et variés, jeux télévisés etc.). Et, il est donc normal qu’ils cherchent à augmenter leur part du gâteau et, même à se débarrasser de ces structures administratives budgétivores et dont le travail réel est difficile à évaluer, en termes de rentabilité financière.

D’aucuns vont parler de « démocratie », de soutien aux pays pauvres, de « développement du foot dans le monde », de « péréquation positive », pour aider les petits clubs, le foot amateur et corporatif, les petites catégories etc.

Tout cela est défendable, y compris les bons sentiments qui les sous-tendent.

Mais, dans un monde « mondialisé » capitaliste, l’argent est bien roi et les chasseurs de profits n’ont qu’une seule boussole : toujours gagner plus.

La pandémie de la covid qui endeuille le monde, (déjà 3 millions de morts), n’a freiné ni l’ardeur des capitalistes, ni leur volonté  de s’en mettre plein les poches.

Il est prouvé que le contexte actuel a favorisé des entreprises, dans les pays les plus riches, et c’est pourquoi, le nouveau président américain a pour projet d’augmenter les impôts pour pouvoir payer son plan de relance par les infrastructures, estimé à 2000 milliards de dollars.

Les conservateurs font entendre des voix discordantes.

L’un des problèmes est que la logique capitaliste est amorale car le gain devient sa propre finalité.

Les grands clubs européens en révolte contre le système UEFA, FIFA, veulent imposer leur puissance et en tirer autant de bénéfices que possibles.

La « super ligue » serait le fleuron de la compétition, avec une petite ouverture pour des « qualifiés ». Toutes les autres compétitions seraient reléguées en deuxième, troisième, voire quatrième division.

En vérité c’est déjà le cas, avec les clubs européens et même les nations européennes, dans le contexte de la coupe du monde.

Le nombre de pays européens qualifiés à la coupe du monde est un scandale et ce d’autant que leur supériorité n’est plus établie.

Le Cameroun a accédé aux quarts de finale de la coupe du monde en 1990 en Italie et le Sénégal, en 2002 en Corée et au Japon.

Pour rappel, le Sénégal avait battu la France, alors championne du monde en titre, en match d’ouverture regardé par environ 2 milliards de téléspectateurs dans le monde.

Ces exploits camerounais et sénégalais n’ont pas permis de démocratiser, encore davantage, la coupe du monde de foot.

D’ailleurs l’événement est tellement « juteux » sur le plan financier qu’il n’a jamais été organisé qu’une seule fois en Afrique, en 2010, en Afrique du Sud.

Le seul pays africain où vivent plusieurs millions de Blancs, où il existe des infrastructures pour assurer une bonne couverture télévisuelle, des moyens de transports ultramodernes pour le déplacement des équipes et des milliers de journalistes qui couvrent l’évènement.

C’est toujours dans cette logique financière poussée jusqu’au ridicule qu’il faut trouver l’explication de l’attribution de la coupe du monde 2022 au Qatar, un pays qui n’a ni les stades nécessaires et, surtout, ni les spectateurs.

Pas de problème : les stades seront construits et, ensuite démontés et les spectateurs…importés.

Le peuple planétaire mondialisé veut du pain et des jeux ; il sera servi.

La révolte des « grands d’Europe » pourrait devenir une révolution.

N’en déplaise aux âmes charitables  qui « parlent de noblesse du jeu », de démocratie, de fraternité, toutes choses balayées par sa « Majesté le dollar ».

Pourrait-il y avoir compromis? Avec des offres sonnantes et trébuchantes, peut-être !

En attendant les couteaux sont tirés et la guerre, déclarée !