Vox populi, vox dei : le peuple catalan s’est exprimé et a décidé de donner la majorité absolue aux indépendantistes. En effet les trois partis indépendantistes obtiennent, au moins 70 sièges sur 135. Même si le parti Cuidadanos-qui prône l’union avec l’Espagne, arrive en tête du scrutin et pourrait avoir 36 sièges.
Avec un taux de participation record de plus 80% la victoire des indépendantistes est un message clair adressé à Madrid. La majorité absolue des Catalans veut s’émanciper de la tutelle espagnole. C’est un fait.
Maintenant il se pourrait que les trois partis indépendantistes ne se mettent pas d’accord pour gouverner ensemble. Dans ce cas la Catalogne serait en proie à l’instabilité politique. Mais si l’entente est scellée le choix démocratique des citoyens devrait être respecté. À la fois par le gouvernement du premier ministre Mariano Rajoy et par les pays membres de l’union européenne. Parce que la Démocratie ne peut être à géométrie variable. Lorsqu’on s’en remet à l’arbitrage des urnes ; il faut en accepter le verdict.
La question est de savoir comment va réagir Rajoy. La logique politique voudrait qu’il présente sa démission. Cela pourrait ramener les indépendantistes à la table des négociations avec un autre premier ministre plus ouvert et disposé à lâcher encore du lest pour éviter la rupture définitive. Un tel scénario est-il possible ? Du point de vue spéculatif, pourquoi pas ?
En qui concerne la réalité du terrain politique, miné par les actions de force peu inspirées de Madrid, rien n’est moins sûr. Les Catalans n’oublient pas que certains de leurs leaders ont été arrêtés et incarcérés. D’autres ont été obligés de s’exiler comme Carles Puidgemont toujours en Belgique. Ce dernier est l’un des grands gagnants du scrutin car son intransigeance a été validée par ses compatriotes. Il a donc raison de pavoiser et d’exiger que la démocratie soit acceptée. Tout simplement !
En Europe de l’Est on a bien fini par accepté la séparation à l’amiable entre tchèques et slovaques. Pour la Catalogne c’est plus compliqué certes mais l’union forcée n’est pas une option démocratique.
L’Espagne est secouée et doit trouver une voie nouvelle pour résoudre la question catalane dans le respect de la démocratie. L’équation est un casse-tête politique et économique.
Le match de football entre Barcelone et le Real de Madrid prévu samedi(demain) aura une saveur « supplémentaire si on ose dire ». Wait and see.