Ce n’est pas nouveau, Israël est un pays qui a du mal à respecter ses engagements internationaux. Pays le plus condamné par des résolutions de l’ONU, l’État hébreu vient de nouveau de trahir la confiance des pays arabes qui lui ont tendu la main pour aller vers la paix. Mettant ses nouveaux amis dans l’embarras, Israël a pris le risque de perdre des soutiens de taille notamment ceux des Émirats Arabes Unis et du Maroc.

Les frappes meurtrières d’Israël sur la bande de Gaza et la répression des manifestants à Jérusalem-Est ont mis les nouveaux partenaires arabes d’Israël dans l’embarras. Avec cette nouvelle offensive, l’Etat hébreu fait du mal aussi à ses nouveaux partenaires arabes qui ont cru à une paix durable dans cette région du monde.

Trahissant, une nouvelle fois, ses accords avec les pays arabes, notamment les Émirats Arabes Unis et le Maroc, Israël a mis les dirigeants de ces pays devant une colère populaire grandissante. Malgré les aides et le soutien habituel de ces pays au peuple palestinien et son droit de vivre en paix, ces pays ont fait face à des appels populaires pour mettre un terme au processus de normalisation de leurs relations avec un État « génocidaire » et « tueur d’enfant ».

Les pays du Golfe et le Maroc dans l’embarras !

Si le Maroc a commencé par une réaction timide aux agissements Israéliens par le biais d’un court communiqué, le Royaume s’est rapidement rattrapé en envoyant une aide alimentaire urgente aux Palestiniens. « Normalisation ou pas, le Royaume fait bloc face aux agissements de l’État hébreu à Jérusalem et à Gaza. Et exprime sa solidarité avec les Palestiniens jusqu’au plus haut sommet de l’État », a publié le magazine « Jeune Afrique », en évoquant la réaction du Royaume.

Dans une sortie médiatique sur la chaine arabe Al jazeera, le chef du gouvernement du Maroc, Saad Dine El Otmani avait fermement condamné les agissements de l’armée d’occupation israélienne.  De leurs côtés, les parlementaires marocains ont été plus virulents. Condamnant fermement les crimes de guerre commis contre des civils dans la bande de Gaza, certains députés ont même appelé à la fermeture du Bureau de liaison Israélien au Maroc et à rompre toute relation diplomatique. Le Maroc qui entretenait des relations diplomatiques avec l’État hébreu depuis 1996 avait, rappelons-le, mis fin à ses relations en 2002 avant de les reprendre de nouveau en début d’année.

Au niveau des pays du Golfe, la gêne est encore plus grande. En effet, au-devant de la scène pour la signature des accords d’Abraham, les Émirats Arabes Unis et devant les atrocités commises par Israël, ont fini par exprimer leur préoccupation face à la spirale de violence. Présentés comme un grand pas vers la normalisation des relations et l’instauration d’une paix durable entre les arabes et Israël, ces accords montrent déjà leurs limites devant les agissements d’un pays habitué à bafouer le Droit international.

Les citoyens, plus exigeants que les leaders

Dans les rues, sur les réseaux sociaux ou dans les médias, la voix de solidarité des peuples musulmans avec la Palestine se fait entendre. Critiquant « l’inaction » des gouverneurs, les peuples, du Golfe jusqu’à l’Atlantique, en passant par l’Afrique, réclament une réaction à la hauteur des crimes commis par Israël contre les civils.

Malgré les conditions sanitaires défavorables et le couvre-feu imposé dans plusieurs pays, les manifestants, d’une seule voix, ont décidé de briser le silence et dire non à l’offensive israélienne contre un peuple opprimé depuis plus de 70 ans. Ils se sont montrés très critiques, notamment envers les pays qui ont repris des relations diplomatiques avec Israël dans le cadre des accords d’Abraham, (EAU, Bahrain…) ou dans le cadre de l’accord tripartite entre le Maroc-Israël-Etats-Unis.

Devant la colère de la masse, les dirigeants se sont retrouvés largement dépassés et en parfait déphasage avec les exigences des peuples. Le sentiment d’humiliation causé à chaque fois par les offensives de Tsahal contre des civils sans défense ne peut être dépassé par des déclarations ou des aides. Entre les appels au gel des relations diplomatiques et les appels à un soutien militaire à la résistance palestinienne,  les gouverneurs continuent de perdre en popularité.

L’Europe, prisonnière des erreurs du passé

Continuellement déçus par les positions de leurs gouvernements, les populations musulmanes l’ont été encore plus, cette fois, par les dirigeants européens. Occupant, pendant des années, les devants de la scène médiatique avec un discours en faveur des Droits de l’homme et des valeurs humaines nobles, les gouvernements allemand et français, ont affiché clairement leur soutien aux attaques de l’armée d’Israël contre les civils de Gaza.

Devant les nombres grandissants des victimes, dont plusieurs dizaines d’enfants, l’Europe a préféré regarder ailleurs. Coupables de crimes contre les juifs dans le passé, les européens préfèrent regarder ce peuple, qu’ils avaient persécuté pendant le 20 siècle, mener à son tour un génocide contre les palestiniens.