Le Conseil des ministres des Affaires étrangères des pays membres de la Ligue arabe se sont réunis, sous la présidence de M. Barham Saleh, président de la république d’Irak et en présence de M. Ahmed Aboul Gheith, Secrétaire général de la Ligue arabe. La réunion extraordinaire s’est tenue le samedi 1er février 2020 au Caire, capitale de la république arabe d’Égypte afin de se prononcer sur le Plan de paix américano-israëlien.
Prenant la parole, M. Mahmoud Abbas, Président de l’État palestinien s’est longuement apesanti sur les tractations du Président américain Donald Trump visant à lui faire avaler des couleuvres. Le Président Mahmoud Abbas a fustigé la démarche injuste du président américain qui fait la part belle à l’État d’Israël en lui octroyant grâcieusement Jérusalem comme capitale d’un État “juif” qui aura usurpé près de 80% des territoires, jadis attribués à la Palestine, en vertue de la résolution 194 de 1948. La proposition américaine fait fi des droits et aspirations du peuple martyr de la Palestine.
Selon Mahmoud Abbas : « Avec ce plan, les États-unis troquent leur manteau de médiateur contre celui de partie prenante du conflit », a-t-il martelé. Le coeur meurtri, le président Mahmoud Abbas révèle avoir refusé à trois reprises, de prendre Donald Trump au téléphone, de peur que ce geste ne soit interprété « comme un signe d’acquiescement en faveur du Plan de paix américano-israëlien » qui viole les 86 résolutions votées par le Conseil de sécurité au sujet de la question palestinienne.
Curieusement, le grand bénéficiaire de ce « deal » à savoir, l’État d’Israël s’est constamment distingué par la violation récurrente des décisions, prises par les instances internationales et la spoliation permanente des droits imprescriptibles du peuple palestinien. Dans la foulée, Mahmoud Abbas déclare avoir rompu toutes relations avec Israël et les États-unis, y compris, celles sécuritaires.
Pour le dirigeant palestinien : « l’heure est à l’unification des forces vives de la Palestine, appelées à assumer leurs responsabilités pour laver cet affront », a-t-il précisé, avant d’ajouter que : « les États-unis et Israël sont tenus solidairement responsables de tout ce qui adviendra dans la zone ». Il souligne cependant que « les Palestiniens restent plus que jamais disposés à faire la paix avec ceux qui en veulent ».
Les analystes estiment que les propos de Mahmoud Abbas insinuent le désengagement de l’État palestinien de la gestion du processus de paix en faveur de l’OLP (Organisation pour la libération de la Palestine), ce qui pourrait présager de la reprise imminente de l’intifada.
Dans la déclaration finale de la réunion extraordinaire des ministres des Affaires étrangères, la Ligue arabe rejette catégoriquement « le deal du siècle », tant dans la forme que dans le fond et invite la communauté internationale et tous ceux qui sont épris de justice et d’équité, à œuvrer pour que ce plan inique ne soit jamais applicable.