Le décès du Sultan Qabous, connu pour ses intermédiations, laisse un grand vide dans la région

C’est vendredi dernier que le Sultan Qabous Bin Saïd a rendu l’âme, laissant un grand vide dans le monde arabo-islamique. Le grand disparu a été aussitôt remplacé au Trône du Sultanat d’Oman, par son cousin Haïtham Bin Tarek, le défunt Sultan n’ayant pas laissé d’enfant pour son héritage. Arrivé au pouvoir le 23 juillet 1970 par un coup d’État du Palais, le Sultan Qabous était un sage, un grand diplomate, pondéré, neutre et négociateur.

« C’est grâce à lui, disait Anthony Blinken, l’adjoint de l’ancien Secrétaire d’État américain John Kerry, qu’il y a eu un accord sur le nucléaire entre Américains et Iraniens en 2015 ». Il a grandement contribué à la libération des otages français au Yémen en 2015. Il aura été l’initiateur de plusieurs négociations dans la zone du Moyen-Orient et du monde arabe, en général. Le Sultan Qabous méritait bien l’appellation de « Monsieur bons offices » !

S’il n’a pas eu la même envergure internationale que Sheikh Zayed Bin Sultan, père-fondateur des Émirats arabes unis, il faut absolument reconnaître qu’ils avaient beaucoup de traits communs. Discrétion, neutralité, efficacité et amour de la paix étaient des qualités dont jouissaient ces deux hommes d’État du Golfe arabique. Le défunt Sultan a tenu son pays en dehors des nombreux conflits qui gangrènent la région.

Son successeur, le nouveau Sultan Haitham Bin Tarek, âgé de 65 ans a occupé le poste de Sous-secrétaire d’État au Ministère des Affaires étrangères chargé des affaires politiques, avant d’être promu ministre du Patrimoine et de la Culture. Il a représenté son pays dans plusieurs forums et conférences internationales.

Grand amateur du Sport, il a eu le privilège d’avoir été le premier président de la fédération omanais de football. Le nouveau Souverain a joué de grands rôles auprès des multinationales étrangères pour les convier à venir investir dans le Sultanat. C’est ainsi qu’il a été l’artisan de la réalisation de plusieurs grands projets notamment dans les domaines de l’énergie et du tourisme. En sa qualité de ministre du Patrimoine et de la Culture, il a œuvré pour la restauration et la réhabilitation de plusieurs monuments historiques et la publication de l’encyclopédie d’Oman.

Dans son discours d’intronisation, il a décliné sa ferme volonté de marcher sur les pas de son prédécesseur « qui a fait du Sultanat un pays prospère neutre et Pacifique, » déclare-t-il. Il a également affirmé son engagement total d’œuvrer pour consolider les excellentes relations de bon voisinage avec ses frères du Conseil de la Coopération du Golfe.