Encore trois semaines avant le rendez-vous des urnes aux USA, qui va départager la candidate démocrate Kamala Harris et le porte drapeau républicain, Donald Trump.
Pour l’heure la campagne électorale s’accélère ,avec des attaques ad hominem sans retenue, surtout de la part de Trump .
Ce dernier s’autorise toutes les transgressions racistes(les « immigrés haïtiens mangent les chats et les chiens des citoyens de la ville de Springfield ,Ohio »), (»les migrants clandestins ont pris le pouvoir à Aurora ,petite ville du Colorado »)
« Kamala Harris est une criminelle »,alors que c’est lui, Trump qui a été jugé par un tribunal et reconnu coupable de 34 chefs d’accusation sur 34.
Il y a ,assurément une nervosité palpable de Trump qui a décidé de jouer son va-tout sur la question de l’immigration ,dans la dernière ligne droite, multipliant les mensonges et les fake news.
Cette stratégie est risquée ,car elle révèle le manque de sérieux du candidat républicain qui n’arrive pas à articuler un discours cohérent, argumenté et pertinent qui pourrait séduire les dix pour cent de l’électorat qui sont supposés représenter les indécis et les indépendants, non encore ayant fait un choix ferme pour le 5 novembre.
L’âge avancé de Trump expliquerait-il cette fuite en avant ? Pour quoi a-t-il finalement refusé de faire un deuxième débat avec Harris ?
A cette deuxième question ,la réponse est simple :battu à plate couture par le candidate -procureur, lors de la première confrontation ,il est conscient qu’il n’a aucune chance face à son adversaire.
Sa fierté mise en berne ,il a choisi de se lancer dans des monologues -diatribes ,insultes qui désespèrent ses conseillers qui privilégient les thématiques économiques qui lui seraient plus favorables ,selon les sondages.
Kamala Harris mène le combat, avec courage et détermination ,rendant coup pour coup et défiant Trump de publier son bulletin de santé d’un homme âgé de 78 ans.
Le certain est que Trump ne la suivra pas sur ce terrain.
Tout comme, il ne peut faire front sur la question cruciale de l’avortement qui pourrait faire basculer le scrutin du côté de Harris . Avec un soutien massif des femmes qui veulent pouvoir décider en ce qui concerne leur propre corps .A juste raison !
Déjà une dizaine d’Etats interdisent l’avortement(Texas, Louisiane et Mississippi interdisent l’avortement, dans tous les cas de figure y compris en cas de viol ou d’inceste) et, si Trump s’imposait le 5 novembre ,l’interdiction pourrait se généraliser dans tout le pays ,avec une cour suprême acquise à la cause de Trump qui a nommé trois juges sur neuf de ses membres.
La mobilisation des femmes est-elle un « game changer » ? On peut le penser !
Harris, dans tous ses déplacements ,notamment dans les Etats clés qui vont décider du vote ,en fin de compte ,enfonce le clou, sous les vivats.
Elle tient la dragée haute à Trump et, même si les sondages sont serrés ,elle est en tête dans la majorité de ces Etats, les chiffres restant, néanmoins ,dans la « marge d’erreur ».
Elle peut compter sur la mobilisation des anciens des anciens président Bill Clinton et Barack Obama qui font campagne pour elle.
Les deux candidats sont dans un mouchoir de poche et ces dernières semaines de campagne vont être sans merci.
Elles mettront aussi à rude épreuve la résilience physique des candidats qui vont sillonner les Etats clés, en multipliant les meetings.
Harris doit aussi faire face à ses obligations de vice-présidente, dans la mobilisation des secours aux victimes des ouragans en Floride et Géorgie ,notamment.
C’est un défi et un avantage ,parce qu’elle est en contact direct avec les populations ,même si la Floride n’est pas vraiment en jeu. C’est un Etat républicain depuis quelques bonnes années.
Cependant en Géorgie où l’ouragan Hélène a fait des dizaines de morts et causé des inondations destructrices ,il y a un enjeu politique majeur car ,il s’agit d’un « swing state »(Etat clé) qui peut basculer en bleu(couleur démocrate) ou en (rouge ,couleur républicaine).
La vice-présidente Harris et le président Joe Biden se sont rendus sur place pour appuyer les efforts de la FEMA ,l’agence chargée de la gestion des urgences dont les agents ont travaillé d’arrache pied pour aider les personnes en danger et/ou ruinées.
Trump ayant perdu une bonne occasion de faire chorus avec le gouvernement et de louer les efforts consentis pour secourir les victimes ,s’est distingué par des critiques acerbes ,fustigeant l’action de la FEMA et de l’Etat fédéral.
Il a essuyé cependant des démentis de la majorité des gouverneurs des Etats concernés ,républicains et démocrates confondus.
Du reste de nombreuses personnalités républicaines de premier plan, comme Dick Cheney, ex-vice président de George W Bush et sa fille Liz Cheney, ex -députée ,Mike Pence ,ex-vice président de Trump, ont choisi de voter Harris ,ou contre Trump.
Ces défections pourraient aussi faire la différence dans un scrutin qui s’annonce très serré.
Un problème doit être souligné à savoir la prudence des « sondeurs » en ce qui concerne le vote en faveur de Trump.
Cela s’expliquera par une certaine cachoterie des électeurs qui n’assumeraient pas ouvertement leur vote en faveur d’un personnage sulfureux.
Comment des « évangélistes » peuvent défendre un vote en faveur d’un homme dont les relations avec une femme « pratiquant le plus vieux métier du monde »,ont été tranchées par la justice ?
Comment d’ailleurs un parti conservateur, celui de l’éléphant, justifie-t -il d’avoir un champion dont les actes sont aux antipodes des valeurs prônées par cette formation politique ?
A l’évidence beaucoup est en jeu dans cette tentative de come-back de Trump qui tente une dernière chance ,à l’âge de 78 ans.
Il serait le président le plus âgé de l’Histoire ,s’il était réélu.
Kamala Harris a de réelles chances de devenir la première femme président des USA ,après avoir été la première femme vice-présidente.
Les sondages n’arrivent pas encore à départager les deux candidats ;mais elle est en bonne position , dans ce sprint final qui ressemble à un thriller ,comme sait si bien le scénariser Hollywood.