Le sommet du G20 qui s’ouvre en ce jour à Hambourg en Allemagne sera marqué par la première rencontre en tête à tête entre les deux chefs d’Etat de la Russie et des USA. Ce premier face à face sera particulièrement observé par les analystes politiques car les soupçons de collusion demeurent aux USA où le président fait l’objet d’une enquête concernant la Russie et son implication dans la dernière élection présidentielle.
L’affaire est très grave car Poutine serait mêlé au complot dont le but était de favoriser la victoire de Trump. Pendant la campagne électorale tout le monde a vu Trump lui-même s’adresser aux russes qui pourraient aider à trouver les « e-mails manquants de son adversaire Hillary Clinton ». Il avait ensuite nié l’implication des russes jusqu’à très récemment contre l’avis unanime des services de renseignements américains. Le conseiller Flynn qu’il avait nommé a été limogé dès lors que ses contacts avec les russes ont été prouvés alors qu’il avait prétendu le contraire. Avec la désignation d’un procureur spécial chargé d’enquêter sur le président Trump lui-même l’étau semble se resserrer autour de la Maison Blanche. Est-ce ceci qui explique le changement de position de Trump sur cette affaire ?
En tout cas maintenant il reconnaît l’implication de la Russie et se montre très agressif contre Moscou. S’il continue dans cette lancée ; le choc frontal avec Poutine finira par se produire et alors on verra si les Russes ont des informations compromettantes ou non sur Trump. Jusqu’ici Poutine joue la carte Trump même avec le maintien des sanctions occidentales. Mais si l’imprévisible Trump franchit la ligne rouge des intérêts majeurs russes le clash sera inévitable.
C’est pourquoi cette première rencontre est d’une très grande importance pour les deux chefs d’Etat. Le certain est que vu l’hostilité persistante des responsables américains envers Poutine, des relations d’amitié approfondies ne pourront pas être nouées entre Trump et Poutine. Le premier ne peut pas s’engager dans cette voie qui serait mal vue par l’immense majorité de ses concitoyens.
Mais les discussions en tête à tête ne seront pas entièrement ouvertes à la presse. Une partie sera hors caméras. Trump est imprévisible. Il a déjà pris des positions déconcertantes qui irritent ses partenaires occidentaux de l’OTAN. Il a annoncé le retrait de son pays de la COP 21. Il semble n’en faire qu’à sa tête qui est loin de produire des pensées lumineuses. Quelle va être son attitude face au maître du Kremlin qui est aussi un ancien espion de KGB ?
La partie d’échecs pourrait être passionnante. Elle va bientôt commencer en Allemagne.