Les deux candidats qui vont s’affronter pour le fauteuil présidentiel américain au mois de novembre prochain seront Donald Trump et Joe Biden, sauf catastrophe imprévue.
Le premier qui cherche à obtenir un second mandat a déjà sécurisé la nomination du parti de l’éléphant et le second vient de se qualifier pour le choix du parti de l’âne, à la suite du retrait de Bernie Sanders.
Ce dernier qui totalisait 914 délégués (contre 1211 pour Biden) a jeté l’éponge parce qu’il n’a plus aucun espoir d’atteindre le nombre impératif de 1991 délégués pour gagner.
Maintenant le chemin est dégagé pour l’ex-vice président du président Barack Obama qui devra relever le défi de « réunifier » le parti démocrate très secoué par des primaires qui ont favorisé des attaques parfois rudes entre les nombreux candidats à la candidature.
Heureusement que Sanders et Biden, les deux finalistes sont des « amis » et ont évité d’envenimer leurs relations personnelles.
Soit dit en passant, ce n’était pas le cas en 2016 entre Sanders et Hillary Clinton qui ont nourri l’un envers l’autre une véritable animosité, dont a profité Trump. Même si c’est de manière marginale. Cette fois ci, Sanders et Biden pourraient se retrouver et faire campagne ensemble, par exemple. Toutefois, il n’y aura pas de « ticket » Biden/Sanders, car le premier nommé s’est engagé à choisir une femme comme co-listière.
Ensuite, il y aura le problème fondamental des désaccords sur le fond, en ce qui concerne l’orientation politique et les questions économiques. Sanders voulait faire une « Révolution » et imposer un « socialisme démocratique » à l’Amérique. Ce choix idéologique était risqué. Il a prospéré au niveau de beaucoup de jeunes et d’ouvriers mais n’a pas convaincu la majorité des électeurs démocrates.
Les options de Sanders pour réformer le système éducatif et permettre un accès plus démocratique aux études universitaires sont pertinentes, comme elles le sont pour l’assurance maladie toujours discriminatoire, malgré le pas de géant que constitue l’OBAMACARE. L’audace de Sanders n’a pas payé et il en a tiré les conséquences en se retirant de la course.
L’Amérique n’est pas encore prête pour une « Révolution ». Biden conclut donc une « remontada » spectaculaire, lui qui a été au bord de la défaite, au tout début de la campagne. C’est le vote afro-américain décisif en Caroline du Sud (Biden a obtenu 48%) qui l’a relancé, avant qu’il ne creuse l’écart lors du « Super Tuesday » (3 mars) en s’adjugeant 10 Etats sur 14.
Même s’il a été battu par Sanders en Californie, l’Etat le plus peuplé du pays.
Il lui appartient maintenant de rassembler large, en tenant compte des aspirations légitimes des pro-Sanders, notamment les jeunes. La seule stratégie qui vaille est celle qui permettra de vaincre Donald Trump qui cristallise les mécontentements par ses positions et déclarations outrancières, ses contre-vérités chroniques, son manque de leadership mis à nu par la crise du coronavirus qu’il a sous -estimée.
Aujourd’hui Trump est affaibli car sa gestion est désapprouvée par 51% des citoyens et ses succès économiques se sont évaporées avec le retour d’un chômage massif (plus de 10 millions de chômeurs du fait de la crise sanitaire) et la panique des places boursières.
Le package de deux mille milliards de dollars consenti par la FED n’a pas suffi pour calmer les esprits et les bénéficiaires de chèques (les travailleurs) attendent toujours, du fait des lenteurs bureaucratiques.
Le pire est que la pandémie gagne du terrain et fait des USA l’épicentre, avec le plus grand nombre de morts, derrière l’Italie et l’Espagne.
En nombre de personnes contaminées, l’Amérique a établi un triste record avec plus de 400 000 cas (au moment où ces lignes sont écrites) et 12 936 morts (en deçà des plus de 17 000 de l’Italie et des plus de 14000 de l’Espagne).
Cette crise sanitaire révèle le manque de préparation du pays pour faire face à une pandémie, du fait de l’absence d’anticipation de l’Administration Trump (lui-même a pris à la légère la pandémie au début).
Mais du fait de la dépendance vis à vis de la Chine pour la fabrication d’équipements essentiels (appareils respiratoires, masques, kits de tests de dépistage etc.)
Ces questions seront au cœur de la campagne électorale et Biden devrait attaquer Trump sans répit là-dessus. Ce dernier sait à quoi s’attendre et va agir, comme il sait le faire, en se réfugiant dans le déni et en faisant feu de tout bois avec les FAKE NEWS, avec l’aide de ses amis de Fox News.
Joe Biden que Trump appelle « Joe le dormeur » a des atouts réels contre le locataire de la Maison Blanche : ses 8 ans de vice-présidence avec Obama, le bilan de ce dernier à la fois économique et social(OBAMACARE), le rejet de Trump par beaucoup d’Américains et la crise du cornavirus qui a anéanti les résultats économiques dont se prévaut le « champion républicain », la soif de changement des jeunes et des minorités etc.
Cela dit, l’élection est loin d’être jouée car Trump a plus d’un tour dans son sac et ne recule devant rien. Pour mobiliser sa base conservatrice et ultra-conservatrice ! La campagne sera l’occasion pour Trump de continuer son combat obsessionnel contre Obama à qui il voue une haine tenace. Il faut donc s’attendre à un duel au sommet où tous les coups seront permis.