A 100 jours du scrutin présidentiel, le candidat démocrate Joe Biden devance le président républicain Donald Trump dans tous les sondages. Sur le plan national, il est à 52%.
Mais, le plus important aux USA, ce sont les sondages Etat par Etat car l’élection se joue à ce niveau pour la « collecte des grands délégués ». Et Biden mène aussi la course en tête sur ce plan qui sera décisif. Si l’élection avait lieu maintenant, Trump serait battu.
En effet, des Etats clés comme la Floride, le Michigan et l’Arizona que Trump avait mis dans son escarcelle, ont basculé dans le camp démocrate. Trump a donc du pain sur la planche pour combler son retard d’ici le 3 novembre et le contexte socio-politique semble lui être défavorable. La pandémie du covid 19 continue d’exploser dans de nombreux Etats comme la Floride justement, le Texas, mais aussi la Californie.
Les citoyens américains jugent l’action de Trump en matière de gestion du covid 19 médiocre. Cela devrait peser négativement contre Trump à l’heure du choix. Le locataire de la Maison Blanche a multiplié les bévues en refusant de porter un masque, en minimisant la gravité de la pandémie, en faisant des déclarations absurdes, en contradiction avec les recommandations des scientifiques et des spécialistes.
Depuis quelques jours, face aux sondages catastrophiques, il a rétropédalé, mais un peu tard. En fait cette attitude d’insouciance et d’incompétence a révélé un leadership défaillant qui va lui coller à la peau et son rival, Biden va continuer d’appuyer là où cela fait mal. Tout va se jouer donc dans les 100 jours et seul un miracle pourrait sauver Trump. Mais il ne faut pas enterrer Trump trop vite car, même si sa campagne semble prendre de l’eau, il peut toujours compter sur sa base raciste, anti-science, et ultraconservatrice.
La réalité objective ne changera pas l’engagement de l’immense majorité de cette base composée essentiellement de blancs sans diplômes universitaires. Pour battre ces gens-là, il faudra une mobilisation, Etat par Etat, et notamment dans les Etats susceptibles de basculer pour les vaincre dans les urnes. Eux iront voter ,mais les jeunes qui se mobilisent pour dénoncer le racisme et promouvoir l’égalité citoyenne, feront-ils le déplacement massivement ?
Ce sera la clé d’une éventuelle victoire contre Trump. Ce dernier va faire feu de tout bois d’ici-là et essayer de pousser BIden à la faute, notamment lors des débats qu’ils vont avoir à la télévision. Biden devrait faire le gros dos et parler le moins possible pour laisser Trump continuer de s’enfoncer dans ses contradictions qui le décrédibilisent. Cependant Biden sera obligé de sortir du bois lorsqu’il va annoncer son choix pour la vice-présidence. Il s’est déjà engagé à avoir comme co-listière une candidate.
Sera-t-elle afro-américaine ou blanche ou latino ? Le processus est très avancé a-t-il affirmé dans les médias, sans toutefois donner des indications. Beaucoup va se jouer sur ce choix.
John Mc Cain, candidat républicain s’était tiré une balle dans le pied en choisissant Sarah Palin qui révélée être un boulet pour lui. Si la candidate choisie offre des angles d’attaque médiatiques objectif, ,cela pourrait coûter cher à Biden car les racistes et ultra-conservateurs et Trump lui-même vont l’attaquer avec une rare violence.
Son passé politique et personnel sera ..passé au crible et il faut même craindre des fake news et des attaques sur sa famille. Trump n’a jamais reculé devant rien et a l’avantage d’avoir été dénoncé sur presque tout,en vain. Les 100 jours qui commencent vont donc être décisifs et l’avance de Biden dans les sondages pourrait être consolidé ou fondre comme neige au soleil.
Si la pandémie continue d’exploser, si l’économie continue de sombrer, si la cohorte des chômeurs continue de grossir et que les républicains refusent de prolonger les aides financières etc.
A l’évidence, il y a beaucoup de zones d’ombre qui laissent perplexe. Trump est en très mauvaise posture et même au bord du précipice de la défaite. Mais il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué.