Le président Donald Trump est au bord du précipice électoral si on considère les derniers sondages disponibles. A trois semaines du scrutin du 3 novembre, il n’est en tête des sondages que dans un seul des dix Etats pouvant basculer et où se joue l’élection présidentielle à savoir la Georgie.
Joe Biden le devance sur le plan national et, surtout dans tous les autres Etats clés comme l’Arizona, la Pensylvannie, le Michigan ,la Floride, le Wisconsin, le Minnesota, l’Iowa, le Nevada, l’Ohio et la Caroline du Nord. Plus grave pour le président sortant, le candidat démocrate dispose de beaucoup plus d’argent pour acheter des espaces publicitaires dans les télévisions dans ces Etats clés.
Tout ceci explique pourquoi est obligé de sortir de la Maison Blanche pour faire campagne dans certains de ces Etats clés pour arrêter l’hémorragie avant de tout tenter pour renverser la situation. Il a maintenant moins de trois semaines pour retourner la situation. En 2016, il était aussi devancé par Hillary Clinton avant de refaire son retard et de la coiffer au poteau.
Mais, les choses semblent plus corsées cette fois car, même si Trump gagnait en Floride et dans d’autres Etats clés ,il serait encore battu par Biden qui compte virtuellement 290 grands électeurs, selon CNN(dans l’état actuel des sondages). Trump doit refaire son retard dans les Etats clés et aussi essayer de grignoter l’avance de son challenger dans d’autres Etats. La tâche n’est pas insurmontable mais herculéenne.
Malade du covid et faisant face à des critiques justifiées sur sa gestion de la pandémie, Trump ne doit en vouloir qu’à lui-même, pour avoir négligé la menace et jouer avec le danger jusqu’à en être victime.
Comme Boris Johnson il a appris à ses dépens que la covid 19 n’épargne personne. Sa contamination et son admission à l’hôpital sont une humiliation personnelle pour Trump dont les fanfaronnades ont été douchées. Aujourd’hui encore, il essaie de donner le change en jouant les « superman »,mais le personnage n’est plus crédible.
En outre le traitement privilégié dont il a bénéficié pour sortir d’affaire a un effet boomerang dans la mesure où de nombreux autres citoyens américains ne l’ont pas eu et plus de 200 000 ont perdu la vie. La campagne de Biden ne se gêne pas à pointer la responsabilité de Trump qui a manqué de rigueur et de volonté dans la lutte contre la pandémie.
Finalement la covid 19 risque fort bien d’être le chant du cygne de Trump qui s’en est moqué longtemps avant le subir dans son corps et sur le plan politique. Rien cependant n’est encore totalement joué, même si le vote a commencé depuis des semaines par courrier postal, et même en personne dans certains Etats. Trump est reparti sur les routes de la campagne électorale dans un sursaut dont on pourrait évaluer les effets dans quelques jours.
L’homme est certes au bord de la défaite, mais n’a pas encore rendu les armes. Il a des partisans dévoués qui ont abdiqué leur esprit critique et le suivent comme des moutons de Panurge. Seule une défaite sans appel pourrait le réduire au silence. Mais tant qu’il pourra protester, il le fera.