L’ex-président, enhardi par son acquittement à l’issue du procès en destitution engagé contre lui au Congrès, s’impose comme l’homme fort du parti républicain. Les sénateurs du parti de l’éléphant, qui ont eu peur de le condamner et de l’écarter, définitivement de la quête d’un nouveau mandat, vont regretter leur lâcheté. Trump va faire payer aux uns leur choix de dire la vérité au sujet de l’attaque du Congrès par les extrémistes de droite excités par … Trump.
En faisant tout pour qu’ils soient battus durant les élections du mid-term. Au contraire, il va appuyer ceux qui ont soutenu, mordicus, ses mensonges sur le trucage des élections et les fraudes massives qu’aucune enquête n’a pu prouver. Ainsi, de facto, le parti républicain devient celui des « théories complotistes » et se rapproche des thèses extrêmistes, racistes, anti-immigration et pro-white suprémaciste.
Lincoln qui a gagné la guerre de sécession et aboli l’esclavage, doit se retourner dans sa tombe car son parti est devenu celui qui défend, majoritairement, toutes les idées réactionnaires qu’il avait combattues jusqu’à y perdre la vie, assassiné. En effet cette formation politique est tombée dans l’escarcelle d’un pirate nommé Trump. Ce dernier y a perdu beaucoup de terrain, depuis sa défaite face à Biden ; mais y reste majoritaire. Il serait encore une carte maîtresse pour lancer ou freiner des carrières et c’est pour quoi Trump fait trembler les élus, en savourant son nouveau rôle de chef de parti.
Si aucune démarche juridique-condamnation à la suite des nombreux procès en cours ou qui vont lui être intentés- contre lui n’aboutit et s’il reste populaire ; rien n’interdit qu’il se représente en 2024 à la présidence. Ce serait un cauchemar pour Biden et les démocrates, mais aussi les « vrais républicains » qui n’ont jamais cautionné le mensonge et les dérives et les crimes racistes. Le problème est de savoir comment arrêter Trump qui semble avoir pris goût à la politique nocive et, comme cela lui rapporte gros, en levée de fonds, il ne va pas laisser tomber de son plein gré. Il va détruire le parti et, avec ses leaders qui ont brillé par leur lâcheté. Et, pour qui, il n’ a que mépris.
La revanche de Trump est en marche, comme il l’a fait savoir ce week-end en Floride, où il a fait sa première apparition publique politique, depuis sa défaite du 3 novembre. L’accueil triomphal qui lui a été réservé, va le motiver encore davantage. Le chemin de la reconquête sera long cependant et le succès est loin d’être garanti. Cela dépendra, en grande partie de l’action politique de Biden dont l’efficacité sera l’unique rempart contre des racistes humiliés, plus assoiffés de revanche que jamais.
C’est pourquoi, la réforme de l’immigration constitue un enjeu majeur pour redynamiser l’économie et faire basculer une bonne partie des Latinos dans le camp démocrate. Les politiques sociales, à commencer par le chèque de 1400 dollars octroyé aux familles, vont aussi peser dans la balance. La croissance économique sera le facteur clé pour faire oublier Trump. Mais d’ici 2024, rien n’est garanti. Il faut agir au jour le jour, en ayant pour objectif de satisfaire les besoins de l’immense majorité des Américains « conjoncturés » pour pouvoir, ensuite, les mobiliser quand viendra l’heure du rush vers les urnes, en 2022 et en 2024.