Sorti par la petite porte de la Maison Blanche, après un mandat souillé par l’attaque du Capitole et entaché, à jamais par la pandémie de la covid et ses contestations absurdes d’une défaite électorale massive(Biden a obtenu 306 grands électeurs et 8 millions de voix de plus ), Donald Trump est menacé par un « impeachment » au Sénat qui sonnerait le glas de sa carrière politique. Rien n’est encore définitivement joué, mais Trump est maintenant ciblé par des élus républicains qui oeuvrent, en coulisses dans ce sens.

Une douzaine de sénateurs seraient dans le coup et cela devrait faire trésaillir le 45 ème président des USA ;si on sait que les démocrates qui comptent 50 sénateurs n’ont besoin que de 17 républicains pour obtenir la majorité des deux tiers indispensable pour destituer Trump. définitivement du champ politique électoral. L’ancien chef de la majorité sénatoriale républicaine, Mitch McConnell qui penche pour cette solution extrême pour débarrasser le parti de l’éléphant de Trump, affirme, en public, qu’il n’a pas encore pris sa décision.

Mais sa rebuffade vis à vis de Trump est un secret de Polichinelle. Il estime, à juste titre, que son parti a perdu les deux sièges de sénateur de la Georgie à cause de Trump qui a semé la confusion dans la tête des électeurs. Comment défendre que l’élection présidentielle a été « volée » et demander à ses partisans de se rendre à nouveau, aux urnes pour voter pour les sénatoriales ? Le discours confusionniste de Trump a agi comme un boomerang.

La présence de Trump a aussi provoqué une plus grande mobilisation des démocrates, notamment la forte minorité noire de Georgie qui compte pour 31% de la population dans cet État. McConnell qui s’est réveillé de son sommeil dogmatique, avec la défaite de Trump, est conscient que ce dernier est un poison pour les républicains et que l’attaque du Capitole qu’il a encouragée, restera une tâche indélébile.

Le seul moyen de « blanchir le parti républicain » serait de tout mettre sur le dos de Trump qui a incité à l’insurrection et qui mérite d’être, ainsi sanctionnée, à vie. Ce serait, d’ailleurs, une double sanction car les extrémistes des « Proud Boys » (groupe raciste et antisémite) n’ont pas apprécié la reculade de Trump et l’ont traité de « faible » et de « lâche » qui ne mérite plus leur soutien. En effet, devant le tollé suscité par l’attaque meurtrière du Capitole qui s’est soldée par 5 morts dont un  homme de tenue, Trump avait condamné, du bout des lèvres la violence. Les hordes nazies dont font partie les « Proud Boys » ne pouvaient admettre cela.

Voilà que donc Trump se trouve lâché par beaucoup, maintenant qu’il n’a plus le pouvoir et qu’il n’a plus Twitter et que les grandes entreprises s’éloignent de lui. L’impeachment serait le coup de grâce pour un homme dangereux qui a réussi à prendre en otage le parti républicain pour conquérir la Maison Blanche. Les élus républicains qui s’activent pour lui porter l’estocade sont des politiciens éclairés qui cherchent à reprendre leur parti en mains. Pourtant, la partie ne sera pas aisée car Trump fait peur, même dans l’état dans lequel il se trouve. Des millions d’américains, parmi les 74 qui ont voté pour lui, sont encore prêts à le suivre.

Ils sont encore une manne financière pour lui comme les sommes récoltées pour engager des actions en justice pour « retourner les victoires frauduleuses des démocrates dans certains Etats » l’ont démontré :plus de 200 millions de dollars, lors des derniers décomptes rendus publics. Guiliani, avocat de Trump dans cette affaire foireuse touchait 20 000 dollars par jour, jusqu’à ce que Trump décide de lui couper ses émoluments, parce que non satisfait de ses résultats catastrophiques.

Trump ne pouvait pas gagner car il ne pouvait pas pousser les responsables de l’Exécutif des Etats clés à changer la volonté populaire exprimée dans les urnes. Ce comportement propre aux dictateurs a aussi « réveillé » les républicains légalistes qui ne veulent plus de Trump comme leader.

Dans l’œil du cyclone, Trump n’est pas encore englouti par les vagues géantes. McConnell a demandé que le procès soit retardé jusqu’au mois de février et les démocrates sont d’accord, dans la mesure où cela permettrait d’expédier les tâches impératives d’audition et de confirmation des ministres choisis par Biden. Ce délai permet aussi de faire du lobbying auprès de certains sénateurs pour les convaincre de voter la destitution de Trump.

Quoiqu’il en soit, l’acte d’accusation déjà voté à la chambre des représentants sera soumis au Sénat dès lundi. Cette saisine oblige le Sénat à organiser le procès pour une deuxième destitution. Une première est déjà actée à la chambre des représentants.