Donald Trump entame les dernières semaines de son mandat (qui s’achève le 20 janvier 2021) en se déguisant en Père Noel cynique. Lui, dont les partisans ont bloqué, au Congrès, le nouveau plan de relance, pendant si longtemps avant d’accepter une enveloppe globale de 900 milliards de dollars. Lui, qui a toujours défendu d’abord les intérêts des grandes compagnies et des plus riches ,exige que les chèques d’un montant de 600 dollars prévus pour les familles en difficulté, soient augmentés jusqu’à 2000 ou 4000 dollars, avant de signer.

Son refus signifie que les plus démunis n’auront pas l’aide espérée avant Noel, sauf si Trump relève le défi que lui propose Nanci Pelosi, présidente de la chambre des députés,  pour que les contre-propositions qu’il a faites soient immédiatement mises en œuvre. Avec un plan de relance amendé ! Mais les républicains de la chambre des représentants et les sénateurs du même parti accepteront-ils de suivre le nouveau Père Noel. Rien n’est moins sûr ! Sauf que cette nouvelle donne politique pourrait se retourner contre les candidats républicains lors des élections sénatoriales de Georgie qui vont décider de la majorité de la chambre haute. Trump, en jouant les faux Saint Nicolas, met en difficulté ses partisans conservateurs toujours  très réticents à aider les classes sociales les plus éprouvées.

Leur parti-pris idéologique va être mis en exergue et exploité par les démocrates, dans cette bataille sénatoriale cruciale pour l’avenir de la présidence Biden. En effet, si les démocrates ne gagnent pas les deux sièges de sénateurs de la Georgie, la majorité va rester du côté du parti de l’éléphant et Mitch McConnell va demeurer à la tête du Sénat. Biden devrait alors trouver des compromis pour faire passer son programme. Pour certains sujets sensibles comme l’immigration, des batailles acharnées sont prévisibles. Il faut rappeler que sur ces deux mandats de 8 ans, Obama a fait face à un sénat hostile pendant 6 ans et, ceci explique aussi qu’il n’ait pas pu mener à bien certaines réformes. Ni nommer un juge à la cour suprême alors qu’il était sur le départ. Ce que Trump ne s’est pas gêné de faire.

Ce qui se passe, en ce moment, est une continuation du bras de fer post-électoral imposé par un président perdant qui use, jusqu’à la corde, sa puissance de chef de l’Exécutif et sa capacité de nuisance. Avec un cynisme absolu ! C’est ainsi que Trump vient de gracier une vingtaine de personnes peu recommandables : des prisonniers de droit commun, ses partisans condamnés pour parjure, des protégés de ses amis etc. On s’attend toujours à des actes de « folie » de la part du fauve blessé qu’est Trump-qui n’arrive toujours pas à accepter sa défaite- ,comme l’instauration d’une loi martiale pour remettre en cause la victoire de Biden-ce qui ne peut pas prospérer car l’Armée ne le suivra pas.

Pour l’heure c’est l’arme des grâces qu’a dégainé le locataire de la Maison Blanche en fin de bail. Père Noel Trump va encore poser des actes qui vont saper durablement l’autorité morale de l’Etat fédéral. Lui, n’en a cure ! Il cherche à causer autant de dégâts politiques que possible, avant de plier bagages.