Donald Trump, pour une fois, est cohérent, il n’ira pas à la cérémonie d’investiture de Joe Biden, en tant que 46e président des États-Unis d’Amérique. Puisqu’il ne reconnaît toujours pas sa défaite ! Il a planifié de se retirer en Floride la veille du 20 janvier pour ne pas subir l’humiliation d’une expulsion. Mais plus de 130 représentants démocrates, avec à leur tête la présidente Nanci Pelosi sont en train de préparer une procédure de destitution dont le draft est déjà « fuité » dans les médias. Tout pourrait aller très vite avec une mise en branle dès lundi :le texte accusant Trump d’incitation à l’insurrection.
L’accusation est non seulement fondée ; elle est aussi soutenue par les images captées par les télévisions lorsque Trump s’est adressé à ses partisans rassemblés à Washington pour essayer d’empêcher, à sa demande, la certification de la victoire de Biden par le Congrès Il a, assurément, exhorté ceux que Biden appelle des « terroristes domestiques » à prendre d’assaut le Capitol. Ce qu’ils ont fait, en provoquant la mort de 5 personnes, au total, dont un policier et une femme victime de tirs de policiers.
Le Capitol a été violé et vandalisé, les représentants du peuple terrorisés et la capitale fédérale des USA plongée dans un chaos qui a choqué le monde entier. La responsabilité directe de Trump est bien engagée, même si, face à l’ampleur des dérives, il a eu, un sursaut de lucidité pour dénoncer les actes de violence et d’affirmer que « ceux qui ont enfreint la loi vont payer ». Pourtant, il est maintenant prouvé qu’il n’a pas requis les forces de l’ordre pour qu’elles interviennent. Contrairement à qu’il a dit après. Un énième mensonge du personnage enraciné dans le déni de réalité. Cette fois cependant, il y a des preuves accablantes qui font basculer Trump dans un flagrant délit patent. Le seul problème est que tout ceci arrive dans les derniers jours de la présidence Trump. La course contre la montre engagée par les démocrates peut-elle réussir ?
Oui, si une majorité de républicains les rejoignent. En vérité le combat dépasse l’actualité politique car si Trump s’en sort à si bon compte, il va revenir plus fort et plus destructeur pour la présidentielle de 2024. Pour vraiment stopper Trump, le moment d’agir ;c’est maintenant. La sénatrice de l’Alaska, Mme Murkowski a osé demander la démission de Trump. D’autres vont -ils suivre ? le sénateur Graham de Caroline du Sud, naguère fervent supporter de Trump -qui a reconnu sa défaite-a été copieusement insulté par des partisans de Trump qui l’ont attendu à l’aéroport Reagan de la capitale. Heureusement pour lui, il était en bonne escorte policière.
La rupture consommée, va-t-il se lancer et rejoindre les initiateurs de la procédure de destitution ? S’il était courageux, oui ;mais il est permis d’en douter. Cet homme a suivi Trump au point d’abdiquer sa liberté et son honneur de citoyen . Aujourd’hui, il a récolté le salaire de la honte. Son cas va-t-il freiner ceux qui pensaient à participer à la mise à mort politique de Trump ? Qui sait ? Mais le temps très court pourrait jouer en faveur du président déchu. Dans ce cas, il reviendra hanter le sommeil des leaders républicains. Toutefois, si la justice continue son travail d’identification des émeutiers pour les arrêter et les mettre en examen ; alors Trump, redevenu citoyen ordinaire serait rattraper par son passé d’ « incitateur à l’insurrection ». Et le coup de grâce pourrait lui être donné, pour l’écarter, définitivement, du champ politique. Pour le moment rien n’est joué :mais Trump est entre le marteau et l’enclume.