L’Histoire est en train de s’écrire sur une nouvelle page qui s’ouvre à Washington où Trump, le 45 ème président, est sur le départ. Alors que son successeur, Joe Biden vient de débarquer, au moment où ces lignes sont écrites. Une passation de pouvoir inédite, depuis 150 ans, qui verra le partant refuser de participer à la cérémonie d’investiture du nouveau président.

Ce scénario indigne du pays de Hollywood et surtout, des pères fondateurs qui ont rédigé la « Déclaration d’indépendance de 1776 », a été voulu et imposé par Trump dont le mandat présidentiel en sera entaché pour toujours. Ce personnage lamentable boucle, ainsi, quatre ans qui ont terni l’image de son pays et y ont attisé des querelles d’un autre âge, lorsque l’esclavage y faisait des ravages. Quand la lutte pour les Droits civiques y était à son apogée et que le Ku Klux klan y faisait régner la terreur.

Et, il a osé dans une vidéo publiée en tant que discours d’adieu affirmer : « en tant qu’Américains, nous avons été horrifiés par l’assaut sur le Capitole. La violence politique est une attaque sur tout ce que nous chérissons, en tant qu’Américains ».  Comment Trump qui a exhorté les émeutiers à attaquer le Capitole et qui a menti sur la « fraude électorale » pour susciter la colère de ses partisans, peut-il tenir de tels propos ?

Pour se prémunir d’une éventuelle poursuite judiciaire pour « incitation à l’insurrection », déjà objet d’une mise en accusation au niveau de la chambre des représentants et que le sénat va devoir examiner pour la valider ou non. Le leader des républicains au Sénat, Mitch McConnell a choisi d’enfoncer Trump en déclarant qu’il « a provoqué la foule » pour qu’elle se lance à l’assaut du Congrès.

Si l’homme a franchi le Rubicon, c’est sans doute parce que Trump est par terre et qu’il souhaite lui donner le coup de grâce, en votant pour un « impeachment » qui écarterait Trump de toute autre possibilité de briguer un mandat politique. Le parti de l’éléphant joue gros car si Trump n’est pas destitué, une deuxième fois et de manière définitive, il pourra toujours être candidat en 2024, et d’ici là, continuer de prendre en otage les républicains, en brandissant la menace des 74 millions de citoyens qui ont voté pour lui le 3 novembre ».

Il pourrait même créer son propre parti et faire éclater le parti de l’éléphant. En vérité, destitué ou pas, Trump, s’il le décide et s’il n’est pas empêché par d’autres poursuites judiciaires, par exemple à New-York, pour ses affaires, peut être une épée de Damoclès au-dessus de la tête des républicains. Les plus lâches, qui ont été les plus nombreux pendant les 4 dernières années, vont continuer à s’aplatir et renforcer sa capacité de nuisance. Mais s’il est destitué ,et pour de bon ; alors le personnage sera rangé au musée des horreurs politiques d’un pays fondé par la violence et le crime(génocide des Indiens et esclavage des Noirs) et qui a réussi à bâtir une démocratie exemplaire qui a fait échec à Trump.

En effet la défaite retentissante de l’apprenti -dictateur Trump met aussi en exergue la force de la démocratie américaine, car si 74 millions ont voté Trump. 81 millions ont voté pour Biden, un record historique. La communauté africaine -américaine a joué un rôle important, par sa mobilisation exceptionnelle, mais les Blancs-qui sont majoritaires- ont aussi été décisifs, tout comme les Latinos et les autres minorités. Au final Biden a eu 306 grands électeurs contre 232 pour Trump, battu et humilié. L’Amérique a dit non au racisme, à l’incompétence à la démagogie et au manque de respect dû à l’être humain.

Trump qui a favorisé l’avancée terrifiante de la pandémie du covid 19, en refusant de porter un masque, en ne prenant pas les mesures nécessaires pour doter son pays de respirateurs artificiels en nombre, dès que la covid a été annoncée, et qui a continué de minimiser la menace du covid, restera dans l’Histoire comme un président incompétent et irresponsable. Celui dont l’inaction a fait flamber la covid 19 qui vient de tuer plus de 400 000 américains et qui a contaminé plus de 24 millions de personnes dans un pays qui est le plus riche du monde et le plus sévèrement touché.

C’est la lutte contre cette pandémie, sans équivalent depuis plus d’un siècle, qui est la tâche prioritaire du nouveau président qui a assisté, hier soir, à une cérémonie d’hommage à ces centaines de milliers de victimes au Lincoln Memorial à Washington DC. En compagnie de la vice-présidente élue, Kamala Harris, qui, elle aussi est entrain d’écrire une page d’histoire glorieuse pour les femmes et les minorités, en général.

Ainsi, avant d’être investis Biden et Harris ont montré  qu’ils vont s’attaquer aux urgences sanitaires posées par la covid qui nécessitent toute leur attention. Biden a fixé les objectifs :100 millions de personnes vaccinées en 100 jours ! Il urge aussi de réduire à néant les politiques racistes de Trump contre les pays musulmans, les questions complexes d’immigration, et de relance économique ,avec un plan de 1900  milliards de dollars.

Biden a raison de vouloir aller vite et d’agir en conformité avec ses engagements électoraux.PM pour montrer que l’Amérique a définitivement changé de cap, vers la réconciliation nationale, davantage de justice sociale, d’empathie. C’est en restant fidèle à lui-même et à l’Amérique de l’unité dans la diversité, celle du respect mutuel, de l’engagement commun au service de l’égalité citoyenne, que Biden va imprimer sa marque, en entamant sa mandature du bon pied politique.

Son immense expérience, d’environ un demi-siècle, ‘es épreuves terribles qu’il a subies et le caractère bien trempé qu’il a su développer, sont des atouts majeurs pour exercer efficacement ses nouvelles fonctions, à la tête de l’Etat. C’est un jour nouveau qui se lève sur l’Amérique ce mercredi 20 janvier 2021.