Trump a raté sa sortie, en devenant l’arroseur arrosé. Il a voulu semer le chaos et perpétrer un coup d’Etat, en empêchant la certification de la victoire de Biden par le Congrès. Et il a tenté le coup de trop, en incitant ses partisans à prendre d’assaut le temple de la démocratie américaine, le Capitole. Cette fois-ci, il est allé vraiment trop loin, même pour la majorité de ses affidés, assumant des responsabilités gouvernementales et étatiques. La désapprobation est quasi générale et beaucoup demandent sa destitution, à deux semaines de la fin de son mandat.

Le temps est trop court pour une longue procédure de destitution(impeachment)-Trump a déjà été « destitué », même si cela n’a pas abouti à son départ de la présidence. Va-t-il être sauvé de ce déshonneur par le gong, cette deuxième fois ? Nanci Pelosi, présidente de la chambre des représentants pousse pour la destitution, Schumer, leader des sénateurs démocrates, aussi et beaucoup d’autres. Le recours au 25 ème amendement de la Constitution est recommandé ; mais serait difficile à mettre en œuvre car c’est le vice-président Mike Pence qui a l’autorité pour enclencher la procédure.

Cet amendement voté en 1967 établit les procédures pour combler une éventuelle vacance du pouvoir. Si le président n’est plus en capacité d’exercer les pouvoirs et les responsabilités de sa fonction. Pence qui a pris ses distances avec Trump, n’osera pas franchir le Rubicon. Les leaders démocrates réfléchissent à une « destitution rapide » mais devraient…se dépêcher de la trouver car le temps est compté. Trump qui a senti le danger vient de faire une nouvelle sortie pour répéter ses inepties, mais avec un changement de ton, et l’acceptation de sa fin de présidence, sans concéder sa défaite.

Il a cependant déclaré que « ceux qui ont  enfreint la loi vont payer ». C’est laconique, mais cela pourrait le protéger. Même si tout le monde l’a vu inciter la foule à prendre d’assaut le Capitole. Il faut aussi retenir que dans cette dernière déclaration, en date, Trump affirme que ce n’est que le début. Il n’a donc aucune intention de raccrocher et constitue une menace réelle contre le parti républicain pris en otage par lui et les extrémistes des groupuscules racistes, conspirationnistes et fascistes.

Le courage semble gagner du terrain dans le camp républicain, avec les démissions en cascade enregistrées à la Maison Blanche. Il est vrai que lorsque le navire coule, les rats  s’enfuient. Est-ce la fin du trumpisme ? rien n’est moins sûr ! La question est de savoir si ce sera avec Trump ou pas. Le destin tragique d’un chef charismatique vaincu est de disparaître au propre ou au figuré. La fausse magie de Trump a pris du plomb dans l’aile. L’assaut sur le Congrès aura été la dérive de trop qui éclabousse sa présidence déjà confinée par la Covid19 et définitivement jugée et condamnée par l’Histoire.