Les arrestations d’anciens dignitaires devenus opposants aux putschistes militaires maliens et guinéens qui se terminent par des décès suspects, interpellent tous les militants des droits de l’homme.

Le sort de l’ancien ministre guinéen ,Loucény Camara, décédé en prison ,faute de soins ,ressemble beaucoup à l’assassinat de Boubèye  Maiga ,ancien Premier ministre malien ,mort en détention.

Dans les mêmes conditions : refus  criminel de le laisser  se faire soigner.

Et, pour masquer le crime, refus de toute autopsie !

En vérité, depuis les deux coups d’Etat survenus au Mali et en Guinée, c’est la dictature kaki qui règne.

Un suspect avait été arrêté dans une tentative d’assassinat du chef de la junte ,malienne , Assimi Goita ,dans une mosquée et puis plus rien, jusqu’à l’annonce de son décès.

Dans quelles circonstances ? Aucune information ! Jusqu’ici !

En Guinée ,les meurtres dans les prisons  sont un legs historique macabre du régime de Sékou Touré, avec le tristement célèbre Camp Boiro ,lieu d’incarcération, de torture et de mise à mort des détenus politiques.

Aujourd’hui, le régime putschiste de Mamadi  Doumbouya -qui a réhabilité Sékou Touré, en donnant son nom à l’aéroport de Conakry-, pratique les mêmes assassinats politiques.

 

Avant Loucény Camara, de nombreux jeunes manifestants ont été  tués, déjà avec le régime d’Alpha Condé, où Doumbouya servait à la tête des « forces spéciales ».

Devenu le nouveau maître du pays, il continue de plus belle son action criminelle.

C’est dire que, par-delà ces assassinats ciblés ,c’est toute une dictature qu’il faut combattre pour libérer la Guinée  des mains monstrueuses qui l’étouffent.

Il en est de même au Mali, où, avec la même férocité, les putschistes imposent une chape de plomb à toute la société.

Certes au Mali un chronogramme a été accepté,  qui fixe la fin du régime militaire à 2024.

En Guinée, la junte continue de jouer la montre et ne s’est pas encore engagée sur un quelconque échéancier politique.

Il faut craindre que ceux qui se présentaient comme des « libérateurs » ne prennent goût au pouvoir absolu et décident  de faire comme leurs devanciers Sékou Touré,Lansana Conté et Alpha Condé.

Et les arrestations arbitraires et les meurtres vont se poursuivre.

C’est pourquoi, la communauté internationale doit maintenir la pression pour obliger les putschistes  à accepter un chronogramme qui fixe  la fin de leur pouvoir.

L’Union Africaine et la CEDEAO doivent prendre le leadership politique dans ce combat, pour y associer l’ONU.

Si des menaces sérieuses  pour  bloquer les avoirs bancaires des putschistes et des membres de leurs familles, sont prises et qu’il leur soit interdit de voyager en Afrique et dans le monde ; alors ils vont changer de comportement et engager un dialogue sérieux.

Les dictateurs ont en commun d’être des lâches.

Ils ne comprennent que le rapport de force.

Trois dictatures militaires en Afrique de l’Ouest (Mali, Guinée et Burkina),c’est trois de trop.

Avec les terroristes qui sèment mort et désolation, elles constituent  une menace intolérable pour les populations qui vivent dans la terreur.

Les assassinats en prison sont aussi une recette criminelle qu’utilisent les hommes de haine antidémocrates et liberticides.